Moscou et Washington se rapprochent. L’Ukraine et l’Union européenne les observent. Le temps est compté : les dirigeants européens l’ont compris depuis la Conférence de Munich, organisée du 14 au 16 février. Un sommet qui n’a fait qu’accroître “l’ampleur de l’anxiété en Europe face aux efforts des Etats-Unis pour contrôler le processus et exclure les Européens de toute négociation”, selon The Guardian.Ces inquiétudes se sont notamment intensifiées samedi, lorsque l’envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine, Keith Kellogg, a déclaré qu’il n’était pas réaliste que les dirigeants européens s’impliquent. “C’est comme de la craie sur un tableau noir. Cela peut être un peu désagréable”, a-t-il affirmé avant d’ajouter : “Participez au débat, non pas en vous plaignant d’être, oui ou non, à la table [des négociations, NDLR], mais en présentant des propositions concrètes, des idées, en augmentant les dépenses [de défense, NDLR]”. Les craintes sont doubles pour l’Europe : ne plus pouvoir compter sur la protection militaire des Etats-Unis et voir Donald Trump signer à la hâte un accord de paix avec son homologue russe, qui compromettrait la sécurité de Kiev et de l’ensemble du continent.Depuis ces annonces, “les dirigeants européens s’agitent”, souligne la BBC. Qui note que “le sommet sur la sécurité organisé à la hâte lundi à Paris en est la preuve”. Dimanche, Emmanuel Macron a convoqué une réunion d’urgence de chefs d’Etat européens. Dans leur ligne de mire, deux dates : celle du 20 avril et du 9 mai. “De hauts responsables ukrainiens et occidentaux ont déclaré que Trump et Poutine essaieraient probablement d’obtenir un cessez-le-feu à l’une des deux dates importante à venir : Pâques, que les églises orthodoxe et catholique célébreront toutes deux le 20 avril, ou le 9 mai, lorsque la Russie célébrera la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie”, a révélé le Financial Times.Le “choc” de la Conférence de Munich”L’équipe Trump laisse derrière elle une alliance en crise”, titre pour sa part le quotidien américain The New York Times, ajoutant qu”‘une brèche historique semble s’ouvrir dans l’alliance occidentale”. Au lendemain de la clôture de la Conférence de Munich, les dirigeants européens sont “sous le choc”. Après trois années de guerre sur le territoire ukrainien, l’administration du président américain a clairement indiqué qu’elle prévoyait de concentrer ses efforts dans d’autres régions : en Asie, en Amérique latine, dans l’Arctique. Partout où Donald Trump pense pouvoir obtenir des accords miniers. Pour le journal espagnol El Mundo qui titre “Ukraine, mission impossible”, cela ne fait aucun doute : “Le fossé entre les deux rives de l’Atlantique s’est considérablement creusé en un week-end.”En réponse à la situation, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé lundi matin dans les colonnes du Telegraph, que le Royaume-Uni était “prêt à envoyer des troupes sur le terrain”. Même discours en Suède, où la ministre des Affaires étrangères Maria Malmer a déclaré que l’envoi de soldats de maintien de la paix en Ukraine n’était pas “exclu”.La France, elle, a décidé de mettre les bouchées doubles en conviant donc, ce lundi après-midi, des dirigeants européens pour une réunion de crise afin de convenir, entre autres, de la position que l’Europe devrait adopter quant à l’adhésion future de l’Ukraine à l’Otan. Seuls les pays ayant un poids militaire seront présents, à savoir, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, l’Espagne et le Danemark, qui devrait représenter les pays baltes et nordiques. A cette liste d’invités s’ajoutent le président du Conseil de l’Union européenne ainsi que le secrétaire général de l’Otan.L’Europe “joue avec le feu”Pour la BBC, les dirigeants doivent saisir leur chance. “L’Europe dispose d’une minuscule fenêtre d’opportunité pour tenter de persuader le président américain qu’elle est un partenaire inestimable. Elle espère y parvenir par le biais de cette réunion à Paris. […] La réunion ne débouchera pas sur un accord officiel, mais plutôt sur une séance de remue-méninges”, peut-on lire sur le site.Les enjeux seront nombreux. Lors de cette réunion parisienne, s’accorder sur un montant concret des dépenses de défense s’annonce périlleux. La Pologne, par exemple, prévoit de consacrer 4,47 % de son PIB à ce sujet en 2025, tandis que le Royaume-Uni, essaye, en vain, d’atteindre les 2,5 %. Le maintien de la paix en Ukraine, sans présence américaine ni parapluie militaire de l’Otan, pourrait donc être une mission plus que délicate pour les pays européens. L’Europe “joue avec le feu”, écrit le quotidien allemand Der Tagesspiegel, qui l’accuse d’être “myope” puisque “sans les Etats-Unis, les armées européennes n’ont rien pour contrer la Russie”.The Times se montre, lui, confiant pour la suite des négociations. “L’Amérique peut rétropédaler par rapport aux déclarations brutales de JD Vance. Donald Trump pourrait rencontrer Poutine, mais pas nécessairement bientôt puisque les rencontres préliminaires entre les équipes américaines et russes vont probablement anéantir les espoirs d’une résolution rapide”, peut-on lire. “Il y a le temps. La Russie n’est pas en mesure d’envahir un pays d’Europe occidentale ou de l’OTAN”, se rassure le quotidien britannique.Il faudra d’ici là répondre à de nombreuses questions soulevées par Donald Trump : combien de soldats chaque pays européen devrait-il envoyer, pour quelle durée et sous quel commandement ? Quelle serait leur mission si la Russie ne respectait pas les conditions d’un accord de cessez-le-feu ? Une liste d’interrogations sur laquelle se pencheront les dirigeants européens ce lundi.
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Author : Aurore Maubian
Publish date : 2025-02-17 12:41:00
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