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Les syndicats belges ont promis ce jeudi 13 février une démonstration de force au nouveau gouvernement du conservateur flamand Bart De Wever, accusé de planifier des économies drastiques au détriment des travailleurs en rognant sur les acquis sociaux, notamment les régimes spéciaux de retraite.Conséquence de l’appel à la grève : les avions seront cloués au sol toute la journée dans le pays, faute de contrôle aérien opérationnel, tandis qu’administrations et transports urbains fonctionneront partout au ralenti. Les cheminots de la SNCB, l’opérateur public du rail, assureront en revanche leur service pour faire converger un maximum de monde vers Bruxelles, où des dizaines de milliers de personnes étaient attendues dans la matinée pour une manifestation nationale.Des accusations de “brutalité sociale”Ce jeudi marque la première journée de mobilisation syndicale depuis l’entrée en fonction le 3 février du gouvernement De Wever, qui hérite d’un pays ciblé par une procédure de l’UE pour déficit excessif et entend tailler dans les dépenses publiques. “Le voyage qui nous attend n’a rien d’une promenade de santé, il est plutôt de l’ordre d’un col hors catégorie”, a lancé la semaine dernière devant les députés un Premier ministre adepte des métaphores sportives.A la tête d’une coalition avec la droite francophone en principal allié, le Flamand a présenté la situation budgétaire belge commef “la pire du monde occidental”. Le déficit public est attendu pour 2024 à 4,6 % du PIB. Il s’est dit convaincu que ses réformes permettront enfin à la Belgique de “rejoindre le peloton des pays sains de l’Europe”.En face, les accusations d'”atteinte aux droits”, de “mépris”, voire de “brutalité sociale” fusent de la part des trois grands syndicats, dont l’appel à manifester, antérieur à l’accord de coalition, a été relayé par nombre d’organisations pointant du doigt le durcissement de la politique de l’asile ou des revendications sur l’égalité hommes-femmes.La forte domination masculine au sein du gouvernement – onze hommes pour quatre femmes – a notamment été perçue comme un signal négatif par les associations féministes. La Ligue des droits humains a fustigé de son côté “une extrême-droitisation des politiques migratoires en Belgique”, en référence à la volonté de restreindre le regroupement familial et l’accès aux allocations sociales pour les demandeurs d’asile.Réformes des retraites et de l’assurance chômageDans le collimateur des syndicats, rejoints par le Parti socialiste francophone désormais dans l’opposition, figure aussi la limitation à deux ans des allocations chômage. Cette réforme phare envisagée par la coalition De Wever est vue au sud du pays comme une mesure “anti-Wallons”, la Wallonie (sud) étant davantage frappée par le chômage (7,5 % au 3e trimestre 2024 contre 4,3 % en Flandre).Concernant les retraites, enseignants, policiers, pompiers et même militaires ont prévu de se mobiliser contre le projet de supprimer les possibilités de départ anticipé dont ils bénéficient aujourd’hui. Avec la réforme du mode de calcul, il est question à la Défense de “travailler plusieurs années supplémentaires pour un montant de pension nettement inférieur, c’est inacceptable”, a protesté la branche Défense du Syndicat libre de la fonction publique (SLFP).”On parle là de toute une série de professions qui sont au service de la population 24 heures sur 24, sept jours sur sept. On demande du respect et de la considération pour eux et pas une rupture du contrat social”, renchérit auprès de l’AFP Marie-Hélène Ska, secrétaire générale du syndicat chrétien CSC.Elle juge que l’indexation automatique des salaires sur l’inflation, une spécificité belge préservée dans l’accord de coalition, n’est pas suffisante pour faire face à la hausse du coût de la vie, particulièrement à celle des prix du logement. “Il faut pouvoir négocier des augmentations de salaires réelles”. La responsable syndicale prédit une mobilisation dans la rue supérieure à celle du 13 janvier, quand 30 000 personnes avaient manifesté à Bruxelles pour la défense des services publics et des retraites.



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Publish date : 2025-02-13 11:42:00

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