“En une semaine, le Mexique a reçu 4 094 migrants déportés des Etats-Unis, la grande majorité étant des Mexicains et des Mexicaines”, a fait savoir ce lundi 27 janvier Claudia Sheinbaum, la présidente du pays. Il n’en fallait pas plus pour que le clan trumpiste se targue des bienfaits de l’arrivée au pouvoir de son héros. Et qu’importe si ces chiffres ne sont pas inhabituels : ils ne représentent pas une “augmentation exceptionnelle” du nombre de migrants expulsés, a en effet pointé la cheffe d’Etat mexicaine.Reste que depuis son investiture le 20 janvier dernier, le 47e président des Etats-Unis multiplie les sorties médiatiques sur la lutte qu’il mène contre l’immigration clandestine. Une partie de ses premiers décrets ont déjà permis de déclarer l’état d’urgence à la frontière sud du pays et de supprimer CBP One, l’application mobile servant à déposer une demande d’asile, développée sous le mandat de Joe Biden. Par ailleurs, Donald Trump communique régulièrement sur les avions de migrants en situations irrégulières renvoyés vers les pays d’Amérique du Sud, et qui sont déjà à l’origine d’incidents diplomatiques : ce dimanche, la Colombie, qui avait d’abord refusé d’accueillir des centaines de migrants déportés par les Etats-Unis, a dû faire marche arrière sous la menace de sanctions douanières prohibitives.3 à 4 % de la population américaine totaleLe nombre d’immigrés clandestins dans un pays est – par nature – difficile à comptabiliser précisément. D’après les estimations réalisées par des ONG et des groupes de réflexion américains, il y aurait entre 11 et 14 millions d’immigrés clandestins aux Etats-Unis aujourd’hui, soit environ un quart du nombre de résidents américains nés à l’étranger et 3 à 4 % de la population américaine totale. Ce sont ces sans-papiers qui sont aujourd’hui directement visés par la rhétorique trumpiste.Là encore, difficile de connaître avec précision le pays d’origine de ces immigrés. D’après les chiffres officiels du gouvernement américain, plus de 40 % seraient des citoyens mexicains et plus de 65 % proviendraient d’un pays d’Amérique centrale.Différents statuts plus ou moins protecteursAux Etats-Unis, on dit des migrants illégaux qu’ils sont “sans document”, mais la réalité est bien plus complexe. Aujourd’hui, de nombreux statuts plus ou moins protecteurs coexistent.Il y a d’abord ceux qui attendent l’examen de leur demande d’asile. Sous le mandat précédent, le gouvernement avait autorisé ces derniers à rester sur le territoire américain le temps que leur dossier soit étudié. Mais leur nombre a été multiplié par deux entre le mois de juin 2022 et la fin de l’année 2023. D’après le Pew Research Center, un prestigieux centre de recherche américain, 870 000 migrants supplémentaires se seraient ainsi retrouvés coincés dans les méandres de l’administration américaine.A ces migrants en attente, il faut ajouter plus d’un million de personnes bénéficiant d’un statut de “protection temporaire”. Ces immigrés peuvent vivre et travailler aux Etats-Unis parce que le gouvernement américain juge leur pays dangereux à cause de la guerre ou de désastres naturels. Des ressortissants de certains pays comme le Nicaragua, Myanmar ou la Syrie bénéficient d’un tel statut depuis des décennies, mais sous Joe Biden, l’administration a étendu le nombre de nationalités éligibles à ce statut intermédiaire. Des Ukrainiens, des Afghans, des Cubains, et des Haïtiens en bénéficient aujourd’hui. Le New York Times a rapporté ce mercredi que l’administration Trump avait annulé la prolongation du statut de protection temporaire dont bénéficient plus de 600 000 Vénézuéliens, et qui les protège d’une expulsionEnfin, plus de 500 000 personnes bénéficient toujours du statut “Daca” : ce sont les jeunes, amenés aux Etats-Unis par leurs parents avant l’âge de 16 ans, que la loi américaine autorise à rester sur le territoire, sans leur offrir un statut de résidents permanents. Donald Trump a déjà affirmé qu’il s’attaquerait à plusieurs de ces dispositifs, dénonçant le “laxisme” de l’administration précédente. De nombreux recours devant les tribunaux américains sont attendus.
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Author : Mathias Penguilly
Publish date : 2025-01-29 14:00:00
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