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La situation s’envenime en République démocratique du Congo (RDC), plongée depuis plusieurs années dans un conflit meurtrier avec le Rwanda voisin. Ce dimanche 26 janvier, les combats intenses ont gagné les portes de la grande ville de Goma, située à l’est du pays et à la frontière rwandaise. Depuis plus de 30 ans s’affrontent dans cette région du Kivu une multitude de groupes armés, dont les combats sont dominés depuis plusieurs années d’un côté par l’armée congolaise, et de l’autre par le groupe antigouvernemental du M23, soutenu par le Rwanda et son armée.La situation fait désormais craindre une escalade régionale et des conséquences gravissimes pour les populations civiles locales, dont 400 000 ont déjà été déplacés depuis le 18 janvier dans la région. Devant l’intensification des combats, le Conseil de Sécurité de l’ONU tient une réunion en urgence ce dimanche.De vaines tentatives de médiations et de cessez-le-feuAprès l’échec d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola, le M23 et 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l’ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines. Ils encerclent désormais la capitale de la province du Nord-Kivu, Goma, qui compte un million d’habitants et au moins autant de déplacés. Dans le centre de la ville, de lourdes détonations résonnent depuis l’aube et des hélicoptères de combat de l’armée congolaise tournent dans le ciel. Voitures et motos circulent encore, mais la plupart des commerces ont fermé. À mesure que les combats se rapprochent, parfois à moins de dix kilomètres, de nouvelles colonnes de déplacés affluent.La ville avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23 (“Mouvement du 23 mars”), né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante. Dans l’est de la RDC riche en ressources naturelles, les conflits s’enchaînent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu avait été signé fin juillet.Samedi 25 janvier, le porte-parole de l’armée congolaise a accusé le Rwanda d’être “déterminé à s’emparer de la ville de Goma”. Le Rwanda a “évacué” vendredi son dernier diplomate à Kinshasa, a annoncé ce dimanche à l’AFP le ministre des Affaires étrangères, Olivier Olivier Nduhungirehe. Kinshasa avait de son côté annoncé, samedi, rappeler ses diplomates à Kigali “avec effet immédiat”.Crise humanitaireLes réactions internationales, tardives, affluent alors que le conflit gagne en violence et multiplie les victimes. L’Union européenne a finalement appelé samedi 25 janvier le M23 à “arrêter son avancée” et le Rwanda à “se retirer immédiatement”, dans une déclaration signée par les 27 pays membres. L’Union africaine (UA), quant à elle, a réclamé “la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties”. Lors d’entretiens téléphoniques avec les dirigeants congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, Emmanuel Macron a appelé samedi à la “fin immédiate de l’offensive du M23 et des forces rwandaises ainsi qu’au retrait de ces dernières du territoire congolais”. En décembre, une rencontre entre les présidents congolais et rwandais, dans le cadre du processus de paix chapeauté par l’Angola, avait été annulée faute d’entente sur les conditions d’un accord.Aux côtés des @FARDC_Info et de la @SAMIDRC, les casques bleus de la #MONUSCO maintiennent leurs positions afin de repousser le #M23 et protéger les civils. L’artillerie et les unités de réaction rapides sont mobilisées pour répondre aux menaces. #ProtectionDesCivils #NordKivu pic.twitter.com/5kCTM4lxjN— MONUSCO (@MONUSCO) January 26, 2025Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est dit “alarmé” par un regain de violences qui pourrait aggraver “le risque d’une guerre régionale”. Déjà 13 soldats étrangers, dont trois Casques bleus, ont été tués. La mission des Nations unies en RDC (Monusco), qui compte quelque 15 000 soldats, a annoncé vendredi être “activement engagée dans des combats intenses” contre le M23 avec l’une de ses unités d’élite. Une force régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) est également déployée dans la région depuis fin 2023, et compte notamment 2 900 soldats Sud-Africains.Le conflit aggrave encore une crise humanitaire chronique dans la région : selon différentes sources humanitaires, il aurait fait entre 6 et 10 millions de morts directs et indirects ces trois dernières décennies. Les Nations unies ont commencé à évacuer certains de leurs personnels de Goma. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, tout comme l’Allemagne, ont appelé leurs ressortissants à quitter la ville tant que l’aéroport et les frontières sont ouverts.
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Publish date : 2025-01-26 16:14:00
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