A peine installé dans le bureau Ovale, Donald Trump, stylo vissé à la main, s’emploie à signer des décrets à la chaîne. Sur l’immigration, les droits de douane, le genre, mais également sur l’organisation de la fonction publique. Et parmi les premières règles édictées, l’interdiction du télétravail. Façon “d’assécher le marécage”, selon la formule de la Maison-Blanche. En filigrane, pousser le maximum de fonctionnaires à la démission, et ainsi réduire les effectifs de la fonction publique estampillée d'”inefficace” par le 47e président des Etats-Unis et sa nouvelle garde rapprochée.Ainsi, les agences fédérales ont-elles jusqu’au vendredi 24 janvier, 17 heures (heure de Washington) pour ajourner leur politique du travail en distanciel. Et trente jours pour définir les exemptions de cette nouvelle interdiction. Dans sa note, le gouvernement incite les patrons d’agence à circonscrire ces exceptions à “un handicap, une condition médicale admissible ou à une autre raison impérieuse certifiée par le directeur de l’agence et le superviseur de l’employé”.Elon Musk, artisan de l’Etat allégé ?Dégraisser l’administration américaine ? Une promesse électorale, devenue progressivement une marotte trumpiste à mesure qu’Elon Musk prend de la place au sein de la campagne républicaine. C’est lors d’un échange entre les deux hommes mi-août sur X, que Donald Trump évoque l’idée d’une structure dont le dessein premier serait de débureaucratiser les Etats-Unis. À la tête ce ministère, qui n’en serait pas vraiment un, Elon Musk bien sûr. Depuis son rachat de Twitter, le patron de Tesla est identifié comme l’homme des purges organisées au nom de l’efficacité.En novembre dernier, le milliardaire d’origine sud-africaine, installé depuis aux commandes du “Doge” – le nouveau “département de l’Efficacité gouvernementale” – se gargarisait sur son réseau social d’avoir licencié 80 % des salariés de X en moins de deux ans. Quelques jours plus tard, il prenait la plume dans le Washington Post avec son co-directeur, Vivek Ramaswamy. “Le Doge a l’intention de travailler avec les personnes nommées dans les agences afin d’identifier le nombre minimum d’employés nécessaires […] Les employés dont les postes sont supprimés méritent d’être traités avec respect, et l’objectif du Doge est de faciliter leur transition vers le secteur privé”.Et le couple à la tête de ce nouveau département d’Etat de plaider, en automne dernier déjà, pour la mise en place de la mesure qui devrait prochainement entrer en vigueur : “exiger des employés fédéraux qu’ils se rendent au bureau cinq jours par semaine entraînerait une vague de départs volontaires que nous saluons. Si les employés fédéraux ne veulent pas se présenter, les contribuables américains ne devraient pas les payer pour le privilège hérité de l’ère Covid de pouvoir rester à la maison”.Le “come-back” du Schedule FPour alléger la bureaucratie outre-Atlantique, la stratégie de Donald Trump et son équipe ne se résume toutefois pas uniquement à l’incitation. Elle consiste également à faciliter les licenciements dans la fonction publique. Le chantre du MAGA (pour Make America Great Again) a également rétabli une des créations de son premier mandat abrogée par Joe Biden : le “Schedule F”. Un décret permettant de reclasser des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux en employés politiques, les privant ainsi des protections traditionnelles qu’offre le statut d’agent fédéral.Et bien que le décret dispose que les employés fédéraux “ne sont pas tenus de soutenir personnellement ou politiquement le président actuel ou les politiques de l’administration actuelle”, ils restent “tenus de mettre en œuvre fidèlement les politiques de l’administration au mieux de leurs capacités, conformément à leur serment constitutionnel et à la dévolution du pouvoir exécutif au seul président”. Et le texte de préciser que la non-conformation au règlement serait un “motif de licenciement”.Une décision qui a immédiatement suscité un levé de boucliers. Peu après la signature du décret, le Syndicat national des employés du Trésor (NTEU) – un syndicat gouvernemental qui représente les salariés de 37 agences fédérales – a intenté une action en justice pour faire annuler le décret qui “consiste à administrer des tests de loyauté politique à des employés fédéraux ordinaires qui ont prêté serment de respecter la Constitution et de servir leur pays”, cingle la présidente du NTEU, Doreen Greewald dans un communiqué.Dès le soir de son investiture, Donald Trump fanfaronnait sur son réseau social, Truth Social, annonçant le licenciement de quatre hauts responsables gouvernementaux nommés par Joe Biden. Un message griffé de son désormais poncif “You’re fired”, qu’il continuera volontiers à agiter ces quatre prochaines années.
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Author : Ambre Xerri
Publish date : 2025-01-24 15:39:00
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