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Le 22 septembre, sur France 2, Michel Barnier évoquait son souhait de faire de la « santé mentale » la « grande cause nationale » de l’année 2025. Le Premier ministre devrait être conforté dans son choix en prenant connaissance d’une étude réalisée par Ipsos pour AXA Prévention sur l’état de la santé mentale des Français. Selon cette étude dévoilée ce mardi 8 octobre, deux jours avant la Journée mondiale de la santé mentale, et réalisée grâce à un test clinique, le GHQ-12, les problèmes de santé mentale touchent désormais une large proportion de la population française.Plus d’une personne sur trois (36 %) fait en effet l’objet d’une suspicion de souffrance psychologique. Certaines populations semblent particulièrement fragiles, comme les jeunes : 54 % des moins de 35 ans et 56 % des moins de 25 ans sont en état de souffrance psychologique, selon cette étude. D’autres populations sont également plus touchées, comme les parents (43 %) et les femmes (39 %).Problèmes de sommeil, de concentration…Dans le détail, 37 % des 2 000 Français interrogés pour cette étude ont, récemment, un peu ou beaucoup plus souffert que d’habitude de problèmes de sommeil, 34 % ont été un peu ou beaucoup plus que d’habitude malheureux et déprimés, 29 % ont eu plus que d’habitude le sentiment de ne pas pouvoir surmonter leurs difficultés et 22 % ont un peu ou beaucoup plus que d’habitude perdu confiance en eux. En outre, 26 % des Français ont été un peu ou beaucoup moins que d’habitude capables de se concentrer sur ce qu’ils font, tandis que 19 % des personnes interrogées ont été un peu ou beaucoup moins que d’habitude capable de faire face à leurs problèmes.Ce constat alarmant n’est pas nouveau. Selon cette étude, plus du tiers des Français (34 %) pense avoir probablement souffert par le passé de troubles mentaux, et beaucoup disent aussi avoir déjà eu des comportements extrêmes parce qu’ils allaient mal, pouvant aller jusqu’à l’automutilation. Chez les moins de 25 ans, leur prévalence est très élevée : un jeune sur trois a déjà eu des comportements d’auto-persécutions.L’impact de la crise sanitaireLa crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a laissé des traces profondes et continue d’avoir des impacts majeurs en matière de santé mentale. Près de deux Français sur cinq (38 %) déclarent toujours subir des impacts psychologiques dus à la pandémie, 42 % déclarent qu’ils sont devenus plus sédentaires, 33 % qu’ils sont plus angoissés, 29 % qu’ils sont plus déprimés, 28 % qu’ils ont des troubles du sommeil et 13 % qu’ils consomment plus de substances addictives.Les causes du stress et de l’anxiété des Français sont multifactorielles, relève cette étude. Il s’agit notamment de la solitude, de la crainte de la précarité et de la peur du déclassement. Ainsi, plus d’un Français sur quatre déclare vivre des épisodes de solitude et n’avoir presque personne à qui parler. De même, 39 % des Français interrogés disent éprouver une réelle inquiétude de déclassement, tandis que près d’une personne sur trois (32 %) déclare être angoissée de façon hebdomadaire par la peur de ne pas s’en sortir financièrement.A cette peur du déclassement s’ajoute une crainte du dépassement par la science et la technologie, perçues comme allant trop vite, et sources de stress pour près d’un quart des Français (23 %). L’actualité nationale, internationale et l’éco-anxiété sont également une source d’angoisse à la fois importante et hebdomadaire pour près de deux Français sur cinq, voire quotidienne pour un sur quatre.Un sujet encore tabouLes problèmes de santé mentale restent aujourd’hui « un ennemi invisible » pour bon nombre de Français, constate AXA Prévention : lorsqu’on leur parle de leur santé mentale, 91 % des Français estiment que ça va « très bien » (22 %), « bien » (43 %) ou « à peu près bien » (26 %). Plus grave, parmi les personnes présentant une suspicion de souffrances psychologiques, 73 % considèrent aller « bien » ou « à peu près bien ».Si les problèmes de santé mentale sont aujourd’hui sous-estimés par beaucoup de Français, c’est d’abord parce que la maladie mentale fait toujours l’objet de représentations très négatives et reste un tabou, estime AXA Prévention. Près de trois Français sur cinq ne savent pas qu’il est faux de penser que « quand on pense avoir un problème de santé mentale, il est préférable de ne pas le dire pour ne pas être mis à l’écart » (60 %) ou encore que « lorsque l’on souffre de problèmes de santé mentale, il faut éviter d’en parler au travail, ça ne sert à rien et c’est souvent mal vu » (62 %).Par ailleurs, alors que plus de trois Français sur quatre déclarent connaître les bons comportements à adopter dans leur quotidien pour éviter des problèmes de santé physique, ils sont un peu moins nombreux lorsqu’il s’agit de santé mentale. Dans les deux cas, ils sont à peine plus d’un sur dix à « très bien » connaître les gestes à adopter. Les Français ont du mal à appliquer dans le quotidien des comportements leur permettant de préserver leur santé mentale, comme limiter le temps passé devant les écrans, multiplier les interactions sociales ou avoir une activité physique.
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Author : Julien Chabrout
Publish date : 2024-10-08 08:00:00
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