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L’Express

Aux Etats-Unis, la menace d’un shutdown refait surface en pleine campagne présidentielle

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Outre-Atlantique, cela devient une habitude. La menace d’un « shutdown » plane de nouveau sur les Etats-Unis. Après l’annonce du report du vote sur le Budget 2025 prévu ce mercredi 11 septembre par la Chambre des représentants, démocrates et républicains n’ont désormais plus que quelques semaines pour trouver un compromis. En cas d’échec, le fonctionnement du pays sera au ralenti à compter du 1er octobre, date de fin de l’exercice fiscal. Le Congrès n’a donc d’autres choix que d’agir s’il souhaite éviter le « shutdown » à seulement un mois et demi de la présidentielle.La paralysie de l’administrationMais qu’est-ce qu’un « shutdown » ? De sa traduction littérale « fermeture », le « shutdown » est une mesure imaginée par la Constitution américaine lorsque le Congrès échoue à voter le Budget. Le gouvernement se retrouve alors dans l’incapacité de payer son administration et celle-ci est, de fait, paralysée. Des millions de fonctionnaires jugés non essentiels sont ainsi mis au chômage technique, certaines aides alimentaires suspendues et le trafic aérien perturbé, sans compter les nombreuses autres conséquences découlant d’un fonctionnement au ralenti. Lors des « shutdown » de 2013 et 2018, sur les 2,1 millions d’employés fédéraux (hors service postal), environ 850 000 avaient été mis au chômage technique.Une situation qui pourrait être réitérée d’ici trois semaines, étant donné les actuelles rivalités politiques au sein du pays. Après une pause estivale de six semaines, les législateurs sont retournés au Capitole ce lundi 9 septembre, sans emporter avec eux de grandes résolutions diplomatiques. Puisque deux jours plus tard, le président de la Chambre des représentants Mike Johnson, n’a pas réussi à obtenir un soutien suffisant pour faire adopter une prolongation de six mois du Budget. En cause, l’ajout d’une mesure anti-immigration connue sous le nom de loi SAVE proposée sous l’impulsion de Donald Trump et des membres du parti républicain. Seulement, au sein même du Grand Old Party, cette mesure ne fait pas l’unanimité, raison pour laquelle le vote du Budget a été repoussé. Ce mercredi, au moins 10 républicains avaient voté contre, alors que seuls quatre votes dissidents du parti sont tolérés pour faire voter un texte sans avoir besoin des voix de l’opposition.Trump (presque) seul contre tousCe projet de loi SAVE auquel les démocrates et certains républicains sont réfractaires prévoit la nécessité de présenter une preuve de citoyenneté américaine pour voter aux élections. Une disposition sur laquelle le 45e président des Etats-Unis n’est pas près de se rétracter, convaincu, malgré le manque de preuves, d’avoir été victime d’une fraude électorale en 2020. Selon lui, l’élection présidentielle de novembre prochain pourrait donc également être influencée par le vote des migrants ayant traversé illégalement la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Affirmation que dément le parti démocrate, craignant par ailleurs que cette mesure dissuade les Américains de voter et que les bureaux électoraux ne se voient imposer d’importantes charges administratives.Dans le cas où le Budget 2025 couplé à la loi SAVE serait finalement adopté par la Chambre des représentants, celui-ci serait rapidement confronté au mur dressé par le Sénat. L’institution étant contrôlée par une majorité de démocrates, elle ne donnerait pas le feu vert requis avant signature du président américain. Au contraire, le parti de la candidate Kamala Harris envisage même de poser un ultimatum aux républicains de la Chambre des représentants : adopter un texte repoussant la date limite ou provoquer un « shutdown ». Une situation redoutée par certains républicains craignant de se voir rejeter la responsabilité de la paralysie, et donc de ne pas être réélu lors des prochaines élections.Une histoire ponctuée de « shutdown »Et ces désaccords politiques, les Etats-Unis y sont habitués. Depuis 1976, le pays a connu 21 « shutdown ». Le dernier en date : celui de décembre 2018 et janvier 2019 qui avait duré 35 jours, en raison du refus des démocrates de voter un financement consacré au mur à la frontière avec le Mexique. Un record sous la présidence de Donald Trump, mais pas dans l’histoire du pays. À l’heure actuelle, Ronald Reagan, 40e président des Etats-Unis, détient un score historique avec huit paralysies durant ses deux mandats, de 1981 à 1989. Mais en 2024, un « shutdown » peut encore être évité. L’année fiscale du gouvernement fédéral se terminant le 30 septembre, le Congrès a encore le temps de trouver un compromis voté à la fois par la Chambre des Représentants et le Sénat.

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Publish date : 2024-09-13 07:45:00

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