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Danone avait été l’un des pionniers du Nutri-Score. L’un des premiers groupes à avoir apposé le logo nutritionnel arc-en-ciel et ses 5 lettres, de A à E, sur ses yaourts, eaux aromatisées et autres desserts. A une époque, Danone avait même fait partie de ceux qui militaient pour rendre cet étiquetage obligatoire. Un engagement qui a fait long feu. Alors que l’algorithme sur lequel repose le classement des aliments a été révisé, le spécialiste français des produits laitiers a vu ses yaourts à boire Actimel, Danonino et autres Activia rétrogradés de A (la meilleure note) à B ou D selon les produits. Il a donc annoncé… qu’il n’y ferait plus référence.Une claque pour les promoteurs de ce logo, dont l’objectif est d’aider les consommateurs à choisir les aliments les meilleurs pour leur santé, c’est-à-dire les plus pauvres en gras, en sucre et en sel. « Ces yaourts à boire étaient classés parmi les aliments solides, ce qu’ils ne sont pas, par définition. Il était légitime de les changer de catégorie car ils ne sont habituellement pas consommés comme un dessert, défend le Pr Serge Hercberg, le fondateur du Nutri-Score. S’ils se retrouvent mal classés, c’est à cause de leur teneur en sucre, supérieure à celle d’autres produits comparables ».Il n’empêche : avec cette défection, le Nutri-Score perd un soutien important, alors que la participation au dispositif continue de reposer entièrement sur le bon vouloir des industriels du secteur. 1 350 marques, représentant 62 % du marché alimentaire y adhèrent aujourd’hui. Mais qu’un poids lourd du secteur comme Danone décide d’y renoncer ne peut que le fragiliser. Même s’il s’agit uniquement d’un retrait partiel – le groupe maintient le logo là où il lui reste favorable, comme sur les eaux aromatisées.Inaction européenneMais quel est le sens d’un Nutri-Score à la carte ? Toutes les études le montrent : le logo est pertinent, sa construction repose sur des bases scientifiques solides, les consommateurs le reconnaissent, et il les aide à orienter leurs achats vers des produits plus sains. Les entreprises qui commercialisent de la « junk food » se sont bien sûr toujours opposées à cette initiative, et l’ont combattue pied à pied. Plutôt que de trancher et prendre leurs responsabilités, les autorités françaises ont jusqu’ici toujours botté en touche, assurant que la décision de rendre cet étiquetage obligatoire relevait de l’Union européenne.La Commission de Bruxelles a pris la question au sérieux, et avait opté, dans le cadre de sa stratégie Farm to fork (de la ferme à la fourchette), pour une obligation. Les (nombreuses) conditions préalables posées par l’administration européenne avaient été remplies, avec un avis favorable de l’Autorité européenne de sécurité des aliments et du Joint Research Centre, le centre de recherche commun de l’Union européenne. Tout comme les conclusions d’une consultation publique. Mais depuis, plus rien : « Le gouvernement italien, sous la houlette de Giorgia Meloni, a déployé un véritable rouleau compresseur pour qu’aucune décision ne soit prise », regrette le Pr Hercberg.A-t-on réellement besoin d’attendre le feu vert de l’Union européenne pour rendre le Nutri-Score obligatoire ? Face à l’inaction de Bruxelles, beaucoup plaident aujourd’hui pour que les autorités françaises prennent d’elles-mêmes les mesures nécessaires à la protection de la santé publique. Les consommateurs ont déjà choisi : année après année, les enquêtes menées par Santé publique France montrent que 90 % d’entre eux seraient favorables à ce que l’étiquetage devienne obligatoire. Pris par l’absurde, le signal envoyé par Danone est clair : si un industriel refuse le logo, peut-être est-ce parce que ses produits seraient mal notés. Dans ces conditions, autant délaisser les produits dépourvus de Nutri-Score, et privilégier ceux qui jouent le jeu.
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Author : Stéphanie Benz
Publish date : 2024-09-06 08:57:37
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