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L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a une bonne raison de sabrer le champagne ce lundi 2 septembre. La veille, le parti d’extrême droite allemand a remporté une victoire historique aux élections régionales. Une première depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans le Lander rural de Thuringe, la liste de la formation nationaliste a recueilli près de 33 % des suffrages, soit près de dix points d’écart avec les conservateurs de la CDU.Un raz-de-marée qui n’est pas sans lien avec l’attaque au couteau commis par un réfugié syrien fin août, mais également, avec la personnalité sulfureuse du leader de la fédération de Thuringe de l’AfD. Un certain Björn Höcke, ancien professeur d’Histoire qui collectionne depuis une dizaine d’années les formules racistes, homophobes, eurosceptiques, et conspirationnistes. Des sorties qui ont toutefois eu pour effet de propulser le quinquagénaire au-devant de la scène politique fédérale.Un nostalgique du III ReichAinsi, le 17 août dernier, fait-il la couverture de l’hebdomadaire d’investigation Der Spiegel, griffée d’un titre sans équivoque : « Comment le fascisme commence. » Le natif de la commune rhénanoise de Lünen est illustré aux côtés de la présidente honoraire du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen, et du candidat républicain à l’élection présidentielle, Donald Trump. Reste que si les trois leaders politiques s’inscrivent dans une ligne idéologique similaire, cantonner Björn Höcke à une étiquette de droite conservatrice semble réducteur. Et ce, pour plusieurs raisons.A la une de la nouvelle édition, « Comment le fascisme commence ».
Au premier plan, Björn Höcke, le très radical leader de l’AfD en Thuringe; derrière lui Marine Le Pen et Donald Trump. https://t.co/jpIxbwnycz— Pascal Thibaut (@pthibaut) August 16, 2024On retrouve en premier lieu, sa nostalgie à peine voilée pour le IIIe Reich. En juillet dernier, Björn Höcke a écopé d’une amende de 16 900 euros pour avoir utilisé « Alles für Deutschland » (« Tout pour l’Allemagne », en français). Une devise empruntée aux Sections d’Assaut, plus connues sous l’acronyme de « SA », l’organisation paramilitaire du NSDAP, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands. Une référence que l’homme svelte au regard bleu acier a juré ignorer lors d’un précédent procès coupable d’avoir enfreint une loi allemande interdisant l’utilisation de slogans nazis.Il faut dire que ce double incident s’inscrit dans une série de déclarations minimisant le rôle de l’Allemagne dans l’Holocauste. En janvier 2017, le patron de la fédération de Thuringe de l’AfD, considérée comme la plus radicale d’Allemagne, a par exemple qualifié le Mémorial de la Shoah situé au coeur de Berlin de « monument de la honte ». Une énième provocation qui lui a valu de vives réprimandes en interne, et des menaces d’exclusion qui se sont télescopées avec pas moins de huit levées de son immunité parlementaire.L’AfD forcée de composer avec le personnageSeulement, toutes ces tentatives de mise à l’écart se sont soldées par des échecs. Et en quelques mois, Björn Höcke a réussi à s’imposer comme le « vrai boss » de l’extrême droite outre-Rhin, titre The Guardian ce lundi matin. Ainsi, les voix de l’AfD qui autrefois le critiquaient dans les médias se sont progressivement tues, forcées de constater que sa patte populiste assaisonnée de déclarations ultra-provocantes séduit.Lors de ses meetings, Björn Höcke ne se prive pas d’offrir aux militants ce qui pourrait vaguement ressembler à un one man show. Comme ce jour, où il sert à une foule acquise une pirouette humoristique aux accents climatosceptiques. « Le mois de mai le plus froid depuis 140 ans… Une preuve solide du changement climatique causé par l’homme. »Hilarité des sympathisants qui semblent apprécier également son positionnement pro-russe ainsi que ses tirades contre arcanes bruxelloises : « 4 000 bureaucrates de l’UE gagnant des salaires de plus de 290 000 € (« plus que la chancelière allemande ! »), et 60 millions d’euros gaspillés chaque année en Thuringe pour payer des prestations gonflées aux réfugiés qui falsifient leur âge. »Seulement, dans un pays où les fameuses « grandes coalitions » sont la règle et non l’exception, Björn Höcke sait qu’il risque d’être contraint de tempérer son discours. Le vainqueur du scrutin de dimanche s’est d’ailleurs dit « prêt à des coopérations ». Mais ses appels à former des coalitions ont pour l’heure tous reçu une fin de non-recevoir. Dans un message posté sur Facebook dans la matinée, le chancelier allemand Olaf Scholz a enjoint les partis à bâtir des coalitions « sans l’extrême droite ». « [Ces] résultats sont préoccupants […] », estime-t-il. Et le dirigeant social-démocrate, dont le parti est mis à mal en Saxe par la percée du parti nationaliste de faire valoir : « L’AfD nuit à l’Allemagne. Elle affaiblit l’économie, elle divise la société et elle ruine la réputation de notre pays. »
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Publish date : 2024-09-02 15:41:17
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