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L’été n’est pas encore fini, mais déjà se profile la rentrée avec le retour des vacanciers d’août et les projets pour le dernier trimestre. C’est le moment d’essayer de nouvelles approches managériales pour gagner en efficacité, en élaborant un décompte précis de chaque action. C’est en effet le temps passé et réparti sur ses multiples tâches qui est la clé de son organisation, de son épuisement (« je suis sous l’eau ») ou de sa capacité à absorber d’autres missions. Par exemple, les adeptes du micromanagement sont incapables de se détacher de leur obsession du contrôle et y passent un temps infini. Or, 73 % des salariés considèrent cette habitude comme toxique et 46 % l’identifient comme une raison pour laquelle ils quitteraient leur emploi (Monster Poll : Micromanagement is the biggest workplace « Red Flag », décembre 2023).Les « travaillomanes » qui veulent que tout soit parfait – selon la catégorisation du psychologue américain Taibi Kahler des six « drivers » inconscients (The Process Therapy Model : The Six Personality Types with Adaptations, 2008) – mènent la vie dure aux autres. Stressés en permanence, ces managers peuvent être victimes du fameux « syndrome » de l’imposteur (ils ont l’impression d’avoir usurpé leur fonction). In fine, des élèves modèles qui ne veulent pas démériter.Si leur absorption du travail semble impressionnante, les risques d’exploser ou de surcharger les équipes sont évidents, même si les organisations se rassurent avec des personnalités qui donnent autant. Une fausse bonne idée, car sont-elles pour autant efficaces ? Ayant peu confiance dans les autres, pointilleuses, elles sont perçues comme autoritaires, présentes à l’extrême, en mode surveillance. Le micromanagement s’accompagne souvent de reporting, des montagnes de comptes rendus, pour vérifier à nouveau. Epuisant à lire pour eux et à rédiger pour les autres. Chronophage pour tout le monde et pour quel résultat ?D’autres passent ce cap et travaillent à la place des trop lents, trop hésitants. « J’affiche parfois une pancarte ‘Attention ! Aider peut nuire’, pour déclencher un débat sur la différence entre les types d’aide : celle qui consiste à faire quelque chose pour quelqu’un, par opposition à celle qui consiste à assister, à faire quelque chose avec quelqu’un », analyse le psychologue américain Thomas Gordon, nommé à trois reprises pour le prix Nobel de la paix (1997, 1998 et 1999), qui a donné des conseils d’éducation aux parents et a également théorisé la communication interpersonnelle par le leadership collaboratif. « Le proverbe : ‘donne un poisson et tu nourris une personne pour un jour. Apprends-lui à pêcher et tu le nourris pour la vie’, souligne cette sagesse. Les parents, enseignants ou managers compétents mettent en œuvre ce principe pour encourager l’autonomie chez leurs enfants, leurs élèves ou leurs employés » (Relations efficaces. Comment construire et maintenir de bonnes relations, avec Noël Burch, Marabout 2011). C’est la seule solution : 71 % des employés estiment que le micromanagement entrave leurs performances professionnelles (Harry E. Chambers, My way or the highway : the micromanagement survival guide, Berrett-Koehler Publishers, 2004)Diminuer sa dose de réunions et de mailsDeux autres travers peuvent affecter le management : des mails et des réunions à n’en plus finir. « L’e-mail est peu adapté à la communication collaborative et générateur de beaucoup de bruit numérique : plus de 30 % d’e-mails sont dus à l’utilisation de la ‘copie’, 25 % au ‘répondre à tous' », indique l’Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique (2023). Mieux les diriger vers celui qui doit les lire.Par ailleurs, les principales raisons qui engendrent une perte d’attention des employés lors de réunions sont qu’elles sont trop longues (39 %), avec des informations non pertinentes (30 %) et des points déjà abordés (26 %, Capterra, février 2024). En outre, 56,8 % des salariés participent à 1 à 3 réunions par semaine et 31,2 % avouent scroller sur les réseaux sociaux. Ils sont même 89,2 % à « faire autre chose » (Deskeo, juin 2024), comme peut-être imaginer leur prochaine destination de vacances. Au manager de relire Horace et son « carpe diem » (Odes, 22 ou 23 av. JC) pour éviter à ses troupes cette fuite du présent.
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Author : Claire Padych
Publish date : 2024-08-27 07:30:00
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