Dans son édition du 1er août, le Wall Street Journal revenait sur ce qui lui semblait être « la plus grosse surprise des JO de Paris » : le fait que « même les Français n’ont rien à redire ». On reconnaît bien là, le cliché du Français râleur, jamais content. Un stéréotype pas si éloigné de la réalité tant le « Paris 2024 bashing » a été, pendant de longs mois avant le lancement des festivités, un sport national. En bonnes places sur le podium, l’extrême droite qui prédisait « une nouvelle humiliation nationale » voire des « Jeux olympiques sans public » et l’extrême gauche qui dénonçait un « immense gâchis ». Un pessimisme contagieux puisque, à cent jours de l’événement, pour deux tiers des Français il était synonyme, au choix, soit d’inquiétudes soit d’indifférence.Une parenthèse enchantéeA l’issue des deux semaines de compétitions, l’ambiance a bien changé. La France a prouvé au monde entier – et en particulier à elle-même ! – qu’elle était encore capable d’accueillir avec succès un événement d’ampleur mondiale. Paris 2024 est apparu aux yeux de bon nombre de Français comme une parenthèse enchantée. En effet, au-delà du record de médailles de la délégation nationale, le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) aura avant tout prouvé que des transports en commun en état de marche, des rues sûres et un budget maîtrisé ne relevaient pas de l’impossible. De quoi rendre heureux des Français qui, depuis des dizaines d’années, expriment avec de plus en plus de colère et d’inquiétude leurs préoccupations sur ces sujets.En effet, pour les transports, la RATP et la SNCF ont répondu présent avec davantage d’agents en gares pour informer les passagers, fluidifier le trafic et ainsi éviter retards et tensions inutiles. Les menaces irresponsables de certains syndicats de vouloir gâcher la fête par des grèves n’ont finalement pas été suivies d’effets. S’agissant de la sécurité, les inquiétudes étaient grandes dans un contexte international extrêmement critique et alors que le plan Vigipirate est aujourd’hui encore à son niveau maximum. Là aussi, la réponse a été à la hauteur de l’événement : 35 000 policiers et gendarmes et jusqu’à 20 000 agents de sécurité privée ont été mobilisés en moyenne chaque jour de la compétition. Touristes comme Parisiens se sont sentis en sécurité dans les rues de la capitale et ont pu profiter pleinement de la fête. Le patrimoine bien mis en valeur Enfin, en ce qui concerne le budget, le Cojo rendra sa copie dans plusieurs mois mais la stratégie de miser sur les infrastructures sportives existantes et des sites temporaires a permis d’éviter les mauvaises surprises de fin de chantiers et l’explosion des factures qui les accompagnent. La mise en valeur réussie du patrimoine architectural, naturel et culturel français ainsi que la forte visibilité des entreprises françaises laissent présager des retombées importantes dans les prochaines années et nous font espérer un bilan économique positif.Les Jeux paralympiques demanderont une organisation quelque peu différente dans un Paris désormais réveillé de sa pause estivale. Une dernière étape avant de dresser, une fois l’adrénaline redescendue, l’indispensable bilan de cette édition pour analyser la recette de son succès. Cependant, on peut déjà en déterminer de premiers ingrédients : une préparation rigoureuse, la volonté de relever un challenge, le travail collectif. Des fondamentaux que nous laisseront en héritage ces Jeux et que les Français ont clairement identifiés. Des mots qui seront utiles à tous ceux qui souhaitent désormais que l’exceptionnel devienne enfin la normalité et que ce que nous avons offert pendant quinze jours au monde entier profite désormais quotidiennement aux Français. Un dernier défi olympique à la fois indispensable et attendu pour que Paris 2024 devienne non seulement une page de l’histoire du sport tricolore mais un véritable tournant pour notre pays. La chance ultime de surmonter ce paradoxe incompréhensible aux yeux des observateurs internationaux : comment un peuple envié dans le monde entier pour sa qualité de vie peut à ce point vouloir la remettre perpétuellement en cause.Jean-François Copé, ancien ministre, maire (LR) de Meaux
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Author : Jean-François Copé
Publish date : 2024-08-19 11:45:00
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Paris 2024 : ne changeons rien après cette parenthèse enchantée ! Par Jean-François Copé
