L’Express

Sacre de Harris, manifs pro-palestiniennes… Que faut-il attendre de la convention démocrate ?

De g. à d.: Kamala Harris, Joe Biden et Barack Obama, à la Maison Blanche, à Washington, le 15 avril 2022




Le rendez-vous était perçu comme un moment charnière de la campagne démocrate : pendant des mois, la convention du parti était présentée comme la date limite avant laquelle il fallait convaincre Joe Biden de renoncer à se présenter à sa succession. Une fois le retrait du locataire de la Maison-Blanche obtenu, fin juillet, Kamala Harris avait jusqu’à cette grande messe pour s’imposer comme la seule candidate en capacité de battre Donald Trump.C’est chose faite puisque début août déjà, sa candidature a été validée par 99 % des voix lors d’un scrutin à distance. L’investiture de Kamala Harris lors de cette 26e convention démocrate qui se tient du lundi 19 au jeudi 22 août, ne sera ainsi qu’une formalité. Ce qui n’a pas empêché plus de 50 000 personnes journalistes, politiques, militants confondus de converger vers la plus grande ville de l’Illinois et troisième plus grande ville des Etats-Unis, Chicago, pour assister au grand raout.Le conflit au Proche-Orient, invité majeur de la convention50 000 personnes présentes, sans compter les 2 500 policiers mobilisés et les quelques dizaines de milliers de manifestants attendus devant l’immense complexe omnisports qui accueille l’évènement. Une mobilisation qui rappelle que le conflit dans la bande de Gaza est bien plus proche que ne laisse suggérer la distance géographique séparant le Proche-Orient de la première puissance mondiale. « C’est une réalité, et elle ne peut être ignorée », a reconnu auprès de nos confrères du New York Times le gouverneur du New Jersey, Phil Murphy, aligné avec le reste de son camp, qui l’a bien compris : pour certains électeurs, l’élection présidentielle américaine se joue à Gaza.Le déroulé de la convention a d’ailleurs été taillé sur mesure pour répondre aux inquiétudes de chaque partie au conflit dans un contexte d’accroissement des tensions au Moyen-Orient. Ainsi des créneaux de parole ont-ils été alloués aux familles des otages américains détenus par le Hamas, mais également à Keith Ellison, le procureur général du Minnesota et « l’un des musulmans les plus en vue au niveau national, selon le New York Times. L’époux de la vice-présidente, Doug Emhoff, présent à Paris le 9 août dernier à l’occasion de la commémoration de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers, prendra la parole sur scène pour parler fièrement de ses origines juives.L’aspiration d’unité menacée par un électorat fracturéUn programme aux airs de jeu d’équilibriste auquel doit se plier le Parti démocrate, contraint de composer dans cette élection avec un électorat divisé en deux camps : d’un côté, ceux qui plaident pour le renforcement de la lutte contre l’antisémitisme et la poursuite du soutien à Israël. Et de l’autre, ceux qui, souvent plus jeunes, appellent à un cessez-le-feu, et à l’arrêt immédiat de l’envoi d’aides militaires et financières à l’Etat hébreu. Ces derniers mois, le parti de centre gauche a notamment été vivement critiqué par une partie de l’électorat progressiste, froissé par les positions « pro-israéliennes » de l’administration Joe Biden.Au printemps, des dizaines de campus universitaires ont été secouées par des étudiants pro-palestiniens, protestant contre ce qu’ils estimaient être un soutien inconditionnel des Etats-Unis à Israël. Et à trois mois de l’élection, les opposants au Grand Old Party tentent encore d’élucider une question, qui pourrait être déterminante lors de la prochaine échéance électorale : les électeurs démocrates pro-palestiniens susceptibles de s’abstenir seraient-ils suffisamment nombreux pour mettre en danger la candidate démocrate ? Un récent sondage réalisé par l’université de Chicago et GenForward rapporté par le New York Times révèle que 36 % des électeurs américains de moins de 40 ans désapprouvent l’aide militaire à Tel Aviv.La présence du couple Obama, natif de Chicago, a été confirmée cette semaine. De même que celle du président des Etats-Unis, qui devrait ouvrir le bal des discours ce lundi, avec une prise de parole qui aurait comme seul et unique précepte : « Assurez-vous de la victoire. » Charge à la désormais candidate officielle du Parti démocrate et à ses équipes de campagne de trouver comment.



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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-08-19 13:44:06

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