Yaël Braun-Pivet retrouve le perchoir. La présidente sortante de l’Assemblée nationale a été réélue jeudi soir au terme d’une journée « historique » et pleine de suspense. Au troisième tour, Yaël Braun-Pivet a devancé, avec 220 voix, le candidat du Nouveau Front populaire, André Chassaigne (PCF), 207 voix. Sébastien Chenu (RN) a, lui, quasiment fait le plein des suffrages de son camp avec 141 voix. Face à une « Assemblée plus divisée que jamais », elle a souligné à la tribune la nécessité pour les députés de « rechercher des compromis », d’être « capables de dialoguer, de (s’) écouter et d’avancer ». « Cette élection m’oblige peut-être plus que jamais, plus que celle de 2022 », a-t-elle dit.Après cette première élection très disputée au perchoir, les députés s’attaquent ce vendredi à la répartition des autres postes clés, avec des visions divergentes qui laissent augurer de vives tensions autour des places laissées au RN.Les infos à retenir :⇒ Les six vice-présidents de l’Assemblée ont été élus⇒ Parmi eux, l’ancien ministre Roland Lescure ou encore Clémence Guetté (LFI-NFP) mais aucun RN⇒ Le premier tour du scrutin annulé à cause « de dix enveloppes en trop » dans les urnesLescure et Genevard élus, le RN bredouilleL’ancien ministre Roland Lescure et la député de la Droite républicaine Annie Genevard ont été élus dans la soirée vice-présidents de l’Assemblée nationale, face aux candidats du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte, vice-présidents sortants.Après deux tours d’un scrutin chaotique, les six vice-présidents de la chambre basse sont donc : Naïma Moutchou (Horizons), Clémence Guetté (LFI-NFP), Nadège Abomangoli (LFI-NFP), Xavier Breton (Droite républicaine), Annie Genevard (Droite Républicaine) et Roland Lescure (Ensemble pour la République ex-Renaissance). Les députés reprendront leurs travaux à 21h30 avec l’élection des trois influents questeurs, chargés de la bonne tenue administrative et financière de la chambre basse.Postes-clés de l’Assemblée : quatre vice-présidents dont deux LFI élus au premier tourLes députés ont élu ce vendredi quatre vice-présidents de l’Assemblée nationale sur six dès le premier tour : les Insoumises Nadège Abomangoli et Clémence Guetté, la candidate d’Horizons et vice-présidente sortante Naïma Moutchou, et Xavier Breton (La Droite républicaine).Le résultat a mis plus de quatre heures à être validé, après un premier vote annulé en raison d’un trop grand nombre de bulletins par rapport aux votants. Au second tour seront à nouveau candidats le ministre de l’Industrie Roland Lescure et Annie Genevard, députée du groupe la Droite républicaine, et les deux vice-présidents sortants du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte.Postes-clés à l’Assemblée: le premier tour du scrutin annulé à cause « de dix enveloppes en trop » dans les urnesSurprise générale au Palais Bourbon. Le premier tour du scrutin visant à faire élire les six vice-présidents de l’Assemblée nationale a été annulé ce vendredi, à cause de « dix enveloppes en trop » dans les urnes, a annoncé la présidente de la chambre basse Yaël Braun-Pivet, ajoutant qu’un nouveau vote va se tenir dans la foulée. »Les scrutateurs ont procédé au dépouillement du premier tour de scrutin pour l’élection des vice-présidents. A l’issue du dépouillement, il est apparu que dix enveloppes en trop avaient été déposées dans les urnes. Conformément à la position unanime des scrutateurs que j’ai consultés, nous allons devoir refaire le scrutin dans la mesure où les résultats aboutissaient à de trop faibles écarts », a déclaré Yaël Braun-Pivet.Après cet incident, des réactions désabusées chez les députésAprès l’invalidation du premier tour en raison d’irrégularités dans le scrutin, les députés se montraient désabusés. « Je suis un peu triste du spectacle qu’on donne », a réagi Jean-René Cazeneuve (Ensemble pour la République, ex-Renaissance) au micro de LCP. « Du bourrage d’urnes à l’Assemblée nationale ? Quel spectacle… », a relevé sur X la députée Danielle Simonnet, députée du groupe Ecologiste et Social.Le premier tour de ce scrutin va donc se tenir à nouveau, et se joue à la majorité absolue des suffrages exprimés. Une surprise est peut-être à attendre. Avant l’annulation, deux députées insoumises Clémence Guetté et Nadège Abomangoli, semblaient bien parties pour être élues dès le premier tour, avec les voix de la gauche et celles du Rassemblement national. Le groupe de Marine Le Pen a pris de court en annonçant qu’il voterait pour ces deux candidates de gauche, celle d’Horizons (camp présidentiel) Naïma Moutchou, le député de droite Xavier Breton, et les deux vice-présidents sortants du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte.Le ministre de l’Industrie Roland Lescure, et Annie Genevard, députée du groupe la Droite républicaine, présidé par Laurent Wauquiez, complètent la liste des candidats, alors qu’un accord passé entre la macronie et la droite pour faire réélire jeudi Yaël Braun-Pivet, prévoit que les deux camps se soutiennent pour des postes-clés de l’Assemblée.Pas d’accord sur la répartition des postes au bureau de l’Assemblée, les votes ont ouvertAprès l’élection très disputée de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée, d’emblée contestée par la gauche, les députés s’attaquent vendredi à la répartition des autres postes-clés. Avec en surplomb un accord entre la droite et le camp macroniste qui risquent de léser les autres forces politiques.Les présidents des groupes avaient rendez-vous ce vendredi à 10h pour tenter de s’accorder sur une répartition des postes de six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires, qui forment avec la présidente de l’Assemblée le Bureau de la chambre basse, sa plus haute instance exécutive. Mais leur réunion a tourné court, selon des sources concordantes. L’ambiance était « détestable », la majorité continuant à vouloir « dealer avec LR » (devenu La Droite républicaine) sans « tenir compte du poids de chaque force », a déploré une source parlementaire à gauche.Le règlement de l’Assemblée prévoit que la répartition des postes s’efforce de refléter les équilibres de la Chambre basse. Mais en cas de litige entre les groupes, les députés sont appelés à voter pour trancher. Une longue série de scrutins qui a commencé à 15h, et qui pourrait potentiellement durer jusqu’au cœur de la nuit.Répartition de l’Assemblée nationale : LFI devant le PS, le RN premier groupeDerrière la rentrée de l’Assemblée nationale ce jeudi 18 juillet et l’élection au perchoir se cachait une autre bataille : celle de la comparaison et la répartition des différents groupes politiques. Ils seront au nombre de onze pour débuter cette 17ème législature, un record sous la Vème République, contre neuf avant la dissolution prononcée par Emmanuel Macron. Parmi les enseignements principaux, LFI, avec 72 députés, reste devant le Parti socialiste, qui compte 66 élus.Le Rassemblement national, avec 126 élus, est le plus important groupe parlementaire. Avec les 16 députés du groupe « A droite » – ceux élus par l’alliance avec Eric Ciotti -, le bloc d’extrême droite compte 142 élus. Contre 193 députés pour les partis du Nouveau Front populaire, et 166 députés pour le camp présidentiel.Répartition des sièges à l’Assemblée nationale, au 19 juillet 2024.La gauche s’indigne de « magouilles »Le vote des Français aux élections législatives « a été volé » lors de la réélection à la présidence de l’Assemblée nationale de Yaël Braun-Pivet par une « alliance contre nature » entre le camp présidentiel et la droite, a estimé, jeudi, André Chassaigne, candidat malheureux au Perchoir au nom du Nouveau Front populaire (NFP). Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a, lui, dénoncé sur le réseau X un « nouveau coup de force d’une clique prête à tout pour garder tous les pouvoirs ». Il a de plus estimé qu’une « ligne rouge » avait été « franchie avec le vote illicite de ministres » élus députés, qui ont participé au scrutin de l’Assemblée.Aux côtés d’André Chassaigne, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a dénoncé « un signal terrible pour la démocratie ». « Les magouilles aujourd’hui ont non seulement volé le résultat des urnes du 7 juillet, mais ont primé sur le résultat des urnes qui donnaient le Nouveau Front populaire comme première force politique », a-t-elle ajouté. Yaël Braun-Pivet « aurait dû avoir la décence de ne pas se présenter » et « les soutiens du président […] de reconnaître la défaite » et « pourtant ils s’accrochent par des petits deals de couloirs », a abondé Cyrielle Chatelain, cheffe de file des députés écologistes.Macron affirme que Braun-Pivet veillera « à l’expression de la diversité des sensibilités »Emmanuel Macron a félicité Yaël Braun-Pivet pour sa réélection à la présidence de l’Assemblée nationale, saluant sa « responsabilité républicaine ». « Tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des sensibilités », a déclaré sur X le chef de l’Etat.Il avait dit vouloir attendre la structuration de la nouvelle Assemblée avant de se prononcer sur la formation d’un nouveau gouvernement, et qui voit donc une membre de son camp accéder au perchoir malgré sa défaite aux élections législatives anticipées.Félicitations pour votre élection, chère @YaelBraunPivet. Présidente de notre Assemblée nationale, tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des sensibilités. En responsabilité républicaine.— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 18, 2024Chenu (RN) dénonce une « victoire des combines »Sébastien Chenu, candidat du Rassemblement national pour l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale, a dénoncé jeudi sur X une « victoire des combines » pour Yaël Braun-Pivet, présidente sortante Renaissance, réélue avec notamment les voix des députés LR après un accord. C’est une « victoire à la Pyrrhus », « contre nature, entre les macronistes et Les Républicains », a dénoncé l’ancien vice-président de l’Assemblée sur LCI. « Les Républicains qui se sont fait élire il y a 15 jours en disant qu’ils étaient l’opposition à Emmanuel Macron viennent de voter pour Yaël Braun-Pivet », a-t-il également critiqué, jugeant que cette élection « contournait la volonté des électeurs ».
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Publish date : 2024-07-19 20:46:54
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