Economie, immigration, relations du Royaume-Uni avec l’Europe, mais aussi transport et logement : Charles III a énoncé ce mercredi 17 juillet les priorités du nouveau gouvernement travailliste dans son traditionnel discours du roi, cérémonie solennelle à la réouverture du parlement.Le discours du trône ou discours du roi est prononcé par le souverain, mais rédigé par le gouvernement. C’est l’occasion pour le nouveau parti au pouvoir d’exposer ses priorités à Westminster. C’était le premier pour un gouvernement travailliste en 15 ans, après les élections législatives du 4 juillet dernier qui ont abouti à l’arrivée à Downing Street du Premier ministre travailliste Keir Starmer après quatorze années de pouvoir conservateur.Coiffé de la couronne impériale d’apparat et portant une longue robe, Charles III, arrivé au parlement en carrosse doré depuis le palais de Buckingham, a lu le texte d’un ton monocorde, une manière de marquer la neutralité politique du souverain.Une évaluation « indépendante » des budgetsLe gouvernement, qui avait bâti sa campagne sur une promesse de « sérieux » budgétaire, a d’abord mis en avant « la stabilité économique ». Il fera évaluer de « manière indépendante » ses budgets à venir par l’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, pour assurer un meilleur contrôle des dépenses publiques. Un pas de côté clair en comparaison de l’ancienne Première ministre Liz Truss ; à l’automne 2022, la très éphémère cheffe du gouvernement britannique avait semé la panique sur les marchés financiers avec des baisses d’impôts non financées, un traumatisme dans le pays.Le nouveau gouvernement veut par ailleurs « redéfinir » les relations entre le Royaume-Uni et ses « partenaires européens », près de huit ans après le vote du Brexit. Il « travaillera à améliorer les relations commerciales et d’investissement avec l’Union européenne ».Pour lutter contre l’immigration illégale, le gouvernement va créer une nouvelle force de sécurité dotée de « pouvoirs antiterroristes ». Elle visera à « renforcer » la lutte contre les passeurs. Au lendemain de son arrivée au pouvoir, Keir Starmer avait notamment confirmé abandonner le projet des conservateurs d’expulser vers le Rwanda des migrants arrivés illégalement.Une réforme du Parlement britanniqueAutre sujet très symbolique : Keir Starmer affirme vouloir supprimer les 92 membres héréditaires à la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, une tradition « datée et indéfendable ». Ces pairs sont tous des hommes, largement issus de l’aristocratie.Sur l’Irlande du Nord, le nouveau gouvernement s’est engagé à abroger une loi controversée qui devait mettre fin aux enquêtes, aux affaires civiles et aux poursuites pénales pour les crimes liés à la période des Troubles et accorder l’immunité aux anciens combattants de tous les camps.Les promesses se sont enchaînées dans cette longue liste comprenant aussi des mesures pour accélérer la construction de logements et pour renationaliser les compagnies de transport ferroviaire. Le gouvernement reprend par ailleurs des projets amorcés par les conservateurs, notamment la loi visant à interdire la vente de tabac à toute personne née après 2009.Keir Starmer, 61 ans, s’est dit juste après son arrivée au pouvoir « impatient de mettre en œuvre le changement » promis aux Britanniques. Avec ce programme, les travaillistes veulent « montrer qu’ils peuvent redevenir ce qu’ils considèrent comme le parti naturel du gouvernement », a déclaré auprès de l’AFP Tony McNulty, ancien ministre du Labour et professeur de politique britannique à l’université Queen Mary de Londres.Des manifestants anti-royautéCe discours du roi était le deuxième prononcé par Charles III depuis son accession au trône, en septembre 2022. En mai de cette année-là, en tant que prince de Galles, il avait aussi remplacé sa mère Elizabeth II, dont la santé déclinait. Charles III était assis sur le trône de la Chambre des Lords, avec à sa gauche son épouse Camilla.Ce mercredi, pendant qu’il lisait le discours, des manifestants anti-monarchie ont scandé « Pas mon roi » devant le Parlement. La police a indiqué avoir arrêté une dizaine de membres du groupe activiste Youth Demand, soupçonnés de vouloir causer des nuisances publiques.Un peu avant son arrivée à Westminster, des gardes royaux avaient également procédé à l’inspection des caves du Parlement à la recherche d’explosifs, un héritage de la tentative infructueuse des catholiques de faire sauter le bâtiment en 1605. Une députée a quant à elle été retenue en otage à Buckingham jusqu’au « retour sain et sauf du roi » dans sa résidence, un symbole historique.
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/royaume-uni-charles-iii-presente-le-premier-programme-travailliste-en-15-ans-V7IIZ3C4TVCBDLPQB6IHR5NFII/
Author :
Publish date : 2024-07-17 15:38:18
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.