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Législatives : le RN rattrapé par l’antisémitisme, le crime qui percute la campagne

Jordan Bardella participe à une visite du salon de la défense et de la sécurité terrestres et aériennes Eurosatory, au Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte à Villepinte, au nord de Paris, le 19 juin 2024.




21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce mercredi 19 juin, l’actualité a été percutée par un drame, à Courbevoie. Une jeune fille de 12 ans a été victime d’un viol et de violences à caractère antisémite par deux jeunes adolescents, déclarant avoir été traitée de « sale juive ». En marge de ce crime odieux, le Rassemblement national est contraint de désinvestir l’un de ses candidats pour antisémitisme. Emmanuel Macron, quant à lui, continue de pleinement s’investir dans la campagne, provoquant une nouvelle polémique.Le drame du jour : le viol d’une adolescente juive percute la campagneUn drame condamné par l’ensemble de la classe politique. Deux adolescents de 13 ans ont été mis en examen ce mardi pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite sur une adolescente de 12 ans. La victime a notamment assuré avoir été traitée de « sale juive » par ses agresseurs.Alors que les actes antisémites explosent ces derniers mois, le président de la République Emmanuel Macron a demandé ce mercredi « un temps d’échanges » sur le racisme et l’antisémitisme dans les établissements scolaires, dénonçant un « fléau ». »L’agression antisémite et le viol d’une enfant de 12 ans dans les Hauts-de-Seine nous révulsent », a réagi Marine Le Pen, accusant dans la foulée « la stigmatisation des juifs depuis des mois par l’extrême gauche » dont « chacun devra avoir pleinement conscience les 30 juin et 7 juillet ».Jean-Luc Mélenchon, accusé d’ambiguïté vis-à-vis de l’antisémitisme par ses opposants, s’est quant à lui dit « horrifié par ce viol », condamnant le « racisme antisémite » et « le conditionnement des comportements masculins dès le plus jeune âge ». La figure de La France insoumise a également appelé à ce « qu’on ne transforme pas ce crime ni la souffrance qu’il engendre en spectacle médiatique ».Le couac du jour : un candidat RN désinvesti pour antisémitisme »Le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah ». Cette phrase ne provient pas de Robert Faurisson ou d’un mauvais sketch de Dieudonné, mais a bien été publiée sur Twitter en 2018 par un candidat du Rassemblement national aux élections législatives dans le Morbihan, Joseph Martin.Le parti de Jordan Bardella a indiqué à l’AFP que ce dernier n’avait « plus le soutien » du RN. « Il est suspendu et sera convoqué en vue de son exclusion », a précisé le mouvement, rappelant qu’il n’était désormais plus possible de retirer sa candidature. « Il s’agit d’un candidat RN. La matrice du RN est le racisme et l’antisémitisme. Simple. », a cinglé le patron du Parti socialiste, Olivier Faure.En marge d’un déplacement en Seine-Saint-Denis, Jordan Bardella a assuré que « des dizaines, voire des centaines d’investitures » avaient « été faites en quelques heures ». Etrange excuse, alors que le RN ne cessait de réclamer une dissolution de l’Assemblée nationale en cas de victoire de son camp aux élections européennes.La (nouvelle) volte-face du jour : Bardella veut faire oublier le passé pro-russe du RNDepuis plusieurs jours, on ne sait plus trop ce que Jordan Bardella et le Rassemblement national proposent comme programme pour gouverner le pays. Ce mercredi, le président du RN, en déplacement au salon de la défense Eurosatory, a cette fois-ci tenu à lisser le projet de son camp sur les questions diplomatiques, cherchant à enterrer l’historique pro-russe de son parti. « Je n’entends pas remettre en cause les engagements pris par la France sur la scène internationale », a-t-il déclaré, estimant qu’il y avait « un enjeu de crédibilité à l’égard de nos partenaires européens et de nos alliés de l’Otan ».Le président du RN a notamment affirmé qu’il n’était plus question de « quitter le commandement intégré » de l’Otan, une mesure qui figurait encore dans le programme présidentiel du RN il y a deux ans. Jordan Bardella a par ailleurs affirmé sa volonté de maintenir le soutien militaire à Kiev… avec cependant une « ligne rouge » sur les « missiles longue portée » et les armes qui pourraient « frapper le territoire russe », pour « éviter tout risque d’escalade ». Aider Kiev, mais pas lui permettre de se défendre à armes égales, donc.La charge du jour : Darmanin veut dissoudre le GUD, « ami » du RNGérald Darmanin, toujours ministre de l’Intérieur, a annoncé ce mercredi vouloir dissoudre le GUD, le Groupe union défense. Syndicat étudiant d’ultradroite fondé en 1968, aux méthodes très violentes et aux idées ouvertement xénophobes, il avait peu à peu perdu en influence à partir des années 1980, avant d’annoncer s’être reformé en 2022. « C’est un groupe très ami avec beaucoup de gens du Rassemblement national […] Ce sont des gens qui pensent qu’il y a une suprématie blanche, qui portent des propos antisémites extrêmement graves », a précisé Gérald Darmanin, ajoutant travailler sur cette dissolution depuis « neuf mois ».Le Rassemblement national cherche à se défaire de cette accusation depuis de longues années. Ainsi, Jordan Bardella a annoncé qu’il dissoudrait « toutes les organisations d’ultragauche et d’ultradroite » s’il devait arriver au pouvoir, GUD compris. Et ce, alors que de nombreuses enquêtes journalistiques, dont l’une de L’Express, avaient montré les liens qui subsistent entre le parti à la flamme et ce qui est souvent surnommé la « GUD connexion ». Avec en particulier, certaines anciennes figures du syndicat comme Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, prestataires réguliers des campagnes du Rassemblement national et toujours proches de certains cadres du parti.La polémique du jour : Macron provoque l’ire de la gauche sur le changement de genreEmmanuel Macron l’a affirmé : il compte bien s’investir pleinement dans cette campagne. En marge des commémorations du 18 juin à l’île de Sein dans le Finistère, le président de la République s’est fendu d’une petite phrase qui a provoqué la colère de la gauche. Le président de la République a dénoncé « des choses complètement ubuesques comme aller changer de sexe en mairie » dans le programme du Nouveau Front populaire – qui propose d' »autoriser le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officier d’état civil ».La gauche a de son côté chargé Emmanuel Macron, l’accusant de reprendre le vocabulaire de l’extrême droite. « Le président de la République perd ses nerfs », a attaqué le patron du parti communiste Fabien Roussel. « Macron a choisi son camp. Pour lui, mieux vaut le national autoritaire que le Front populaire », a cinglé François Ruffin. Au sein de la majorité également, cette prise de position semble avoir été contestée par certains. « Pour les personnes trans, pour les personnes LGBT, pour toutes et tous… nous devons rejeter toute stigmatisation dans le discours politique et faire avancer les droits » a ainsi réagi sur X (ex-Twitter) Clément Beaune, ancien ministre macroniste et candidat du camp présidentiel aux élections législatives.



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Publish date : 2024-06-19 18:19:48

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