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« The Jinx » partie 2 : les coulisses du documentaire qui a révolutionné le true crime

The Jinx partie 2




Que feriez-vous si l’un de vos proches amis risquait d’être inculpé pour meurtre ? Seriez-vous prêts à témoigner contre lui, ou à mentir par omission ? L’aideriez-vous à fuir la justice, ou le forceriez-vous à s’y soumettre ? Ces dilemmes n’effleurent heureusement pas la plupart des mortels. Pourtant, pendant des décennies, aux Etats-Unis, certains proches du milliardaire Robert Durst en ont fait l’expérience de première main. Plusieurs, appâtés par l’argent et poussés par la peur, ont choisi de lui être loyaux. Avant de se raviser, rattrapés par la justice… et la télévision.Entre 2013 et 2015, Robert Durst participe au tournage d’un documentaire sur sa vie. Frêle, perdu dans un grand fauteuil face à la caméra, il y évoque son histoire familiale difficile, la succession de son magnat de l’immobilier de père. Le vrai sujet est toutefois ailleurs : Andrew Jarecki, réalisateur multi-récompensé, s’intéresse aux disparitions de Kathleen McCormack, l’ex-femme de Durst, en 1982, de Susan Berman, sa meilleure amie, en 2000, et enfin de Morris Black, son voisin, un an plus tard. Dans son sixième et dernier épisode, l’héritier admettait, par l’intermédiaire d’un micro resté allumé alors qu’il se rendait aux toilettes : « Je les ai tous tués, bien sûr. » Quand l’Amérique découvre cette confession hors-champ en mars 2015, le milliardaire a déjà été arrêté par les autorités. Il tentait de fuir le pays, réalisant l’étendue des preuves contre lui dans le documentaire.Plus qu’un fait diversNeuf ans plus tard, la partie 2 de The Jinx raconte les coulisses de cette arrestation, du procès pour le meurtre de Susan Berman – le seul pour lequel il sera jugé – et sa condamnation. A première vue, tout suspense semble avoir été éventé. Après tout, un tribunal de Los Angeles a bien condamné Durst le 14 octobre 2021 à la perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Lui-même est mort en prison trois mois plus tard. Mais c’est sans compter sur la maîtrise du genre du true crime d’Andrew Jarecki. C’est mal mesurer, aussi, l’impact qu’a eu la première partie du documentaire sur la psyché américaine – et dont sa deuxième saison se plaît à en dévoiler la fabrication.Plus profond que la simple narration d’un fait divers, The Jinx a su, dès sa sortie, interroger les questions de puissance et d’influence. Sur l’entourage de Durst, d’abord. Sur le système judiciaire, ensuite, quand son premier procès, en 2003, pour le meurtre de son voisin démembré s’était soldé par un acquittement. Sa deuxième partie souligne le sentiment de toute-puissance qui a envahi son sujet. Et s’interroge, inlassablement : comment diable Durst, auteur présumé de trois meurtres, a-t-il pu prendre part à un tel documentaire ?L’équipe d’HBO a aussi signé une plongée fascinante dans le monde d’une famille aussi riche que dysfonctionnelle. Jesse Armstrong, créateur de l’excellente série Succession – également diffusée sur la chaîne –, cite régulièrement le documentaire parmi ses influences les plus fortes pour donner naissance aux Roy, milliardaires cruels, qui s’entre-déchirent pour l’empire de leur père. Dans la série, l’un des personnages est lié à un homicide susceptible de l’envoyer en prison. L’ombre de cet acte plane pendant de longs épisodes, avant de s’évaporer. Grisé par son propre pouvoir, le personnage prend de plus en plus de risques, oubliant toute prudence. Comme un certain Robert Durst ?



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Author : Alexandra Saviana

Publish date : 2024-05-13 16:19:44

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