L’Express

Mobilisation pro-palestinienne : Sciences Po Paris en cours d’évacuation par la police

Des manifestants pro-palestiniens à Sciences Po Paris, le 26 avril 2024




La police a débuté son intervention vendredi à Sciences Po Paris pour évacuer plusieurs dizaines de militants pro-Palestiniens qui occupaient les locaux de l’école depuis la veille, a constaté l’AFP.Selon un étudiant de Sciences Po qui s’est exprimé auprès de la presse, « une cinquantaine d’étudiants étaient encore présents dans les locaux de la rue Saint-Guillaume » au moment où les forces de l’ordre sont entrés dans le bâtiment, une semaine après une mobilisation émaillée de tensions à Sciences Po Paris.Un débat « décevant »Jeudi 2 mai, fruit d’un accord entre l’administration et les élèves, une discussion interne sur la situation au Proche-Orient avait été organisée au sein de l’Institut d’Etudes Politiques. Un débat jugé « décevant, mais sans surprise » par les étudiants du comité Palestine de Sciences Po, qui avaient annoncé jeudi après-midi le lancement d’un « sit-in pacifique » dans le hall de l’école et le début d’une grève de la faim par six étudiants « en solidarité avec les victimes palestiniennes ».Jeudi soir, l’occupation du campus avait été votée par une centaine d’étudiants réunis en assemblée générale. La direction de Sciences Po Paris avait ainsi décidé la fermeture de ses principaux locaux vendredi 3 mai, au moment où le gouvernement redouble de vigilance face aux actions sur les campus français. « Suite au vote de l’occupation des étudiants, les bâtiments du 25, 27, 30, rue Saint-Guillaume et du 56, rue des Saints-Pères, resteront fermés demain, vendredi 3 mai. Nous invitons à rester en télétravail », indiquait un message aux salariés, envoyé jeudi soir par la direction des Ressources humaines de Sciences Po.Les grèves de la faim continueront jusqu’à « la tenue d’un vote officiel non anonyme au conseil de l’Institut pour l’investigation des partenariats avec les universités israéliennes », avait déclaré Hicham, du comité Palestine. Après une mobilisation émaillée de tensions en fin de semaine dernière à Sciences Po, le mouvement avait été suspendu après l’accord de la direction pour organiser un débat interne – qualifié de « townhall », terme utilisé aux Etats-Unis pour une grande réunion publique. »Ça a été un débat dur, avec des prises de position assez claires, beaucoup d’émotion », avait indiqué Jean Bassères, l’administrateur provisoire de Sciences Po, qui accueille quelque 2 000 étudiants à Paris selon le site de l’école. Il avait appelé au « calme » avant le début des examens lundi. Jean Bassères avait également indiqué avoir « pris des positions assez fermes sur certains sujets », en refusant « très clairement la création d’un groupe de travail qui était proposé par certains étudiants pour investiguer nos relations avec les universités israéliennes ». Il en avait appelé « à la responsabilité de chacun », dans un contexte de plusieurs actions en France, en écho à la mobilisation des campus aux Etats-Unis où la police s’était déployée sur plusieurs sites.Un campement délogé devant la SorbonneNon loin de Sciences Po, devant la Sorbonne, où la police était déjà intervenue lundi pour évacuer des manifestants, près de 300 étudiants venus de différents campus s’étaient réunis jeudi après-midi et avaient organisé un campement d’une vingtaine de tentes. Ils avaient été délogés une heure plus tard par plus d’une centaine de membres des forces de l’ordre, selon une journaliste de l’AFP.La ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau avait demandé jeudi matin aux présidents d’université de veiller au « maintien de l’ordre » public, en utilisant « l’étendue la plus complète des pouvoirs » dont ils disposent, lors d’une intervention en visioconférence au conseil d’administration de France Universités. France Universités, qui fédère 116 établissements d’enseignement supérieur dont 74 universités, avait « salué la détermination de la ministre à porter une voie équilibrée et ferme pour un retour au calme ».L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) organise vendredi une « table du dialogue » place de la Sorbonne, pour « débattre avec les étudiants juifs », « lutter contre la polarisation du débat » et « montrer que l’on peut se mobiliser sans insulter et invectiver ». Les actions se sont multipliées ces derniers jours dans l’Hexagone, principalement sur les sites de Sciences Po à Paris et en régions, et dans quelques universités, dans un contexte politique électrique, La France insoumise étant notamment accusée par la droite d' »instrumentalisation » du mouvement.Des mobilisations à Lille, Lyon et Saint-EtienneLe campus Jourdan de l’Ecole normale supérieure (ENS) a été bloqué jeudi par des étudiants. A Lille, l’Institut d’études politiques a été fermé jeudi et les accès à l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) bloqués.A Sciences Po Lyon, « une petite centaine » de personnes occupaient jeudi soir un amphithéâtre, a indiqué une représentante du syndicat étudiant Unef à l’AFP. La cheffe des députés LFI Mathilde Panot est venue leur « apporter son soutien » en fin de soirée après un meeting à Vénissieux, a-t-elle indiqué sur X. « Gloire à la jeunesse de ce pays qui défend notre humanité commune », a-t-elle ajouté.A Saint-Etienne, une poignée d’étudiants ont bloqué jeudi matin les accès à un site universitaire, avant d’être évacués par la police.



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Publish date : 2024-05-03 12:01:04

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