L’Express

Finances publiques : à l’Assemblée, Le Maire boxe dans le vide (en attendant la censure)

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, le 24 avril 2024 à Paris




Comme un lundi au Palais Bourbon. L’un de ces jours qui n’amassent pas foule et ne déchaînent pas vraiment les passions. Dans la hiérarchie des pulsations parlementaires, les lundis ont par exemple tout à envier aux mardis et aux mercredis, journées de Questions au gouvernement, marquées par leur lot de joutes verbales. Ce lundi 29 avril après-midi, un espoir était pourtant venu bousculer les préjugés… À la demande de la commission des Finances, Bruno Le Maire devait s’exprimer sur les finances publiques au gré d’un débat sur le déficit public, sujet devenu ô combien abrasif depuis la publication par l’Insee des chiffres – beaucoup plus mauvais qu’attendu.Le ministre de l’Économie, seul ou presque dans l’arène, face aux oppositions qui, depuis un mois, pointent son incompétence supposée aux manettes de l’économie française. On était parti faire chauffer du popcorn. Et puis cette déception… Une salle des Quatre Colonnes clairsemée, des travées de l’hémicycle désertées – une cinquantaine de députés au mieux, et trois heures d’assommantes discussions. La faute à un débat sans vote, qualifié de « couteau sans lame » par le président insoumis de la Commission des Finances, Éric Coquerel ? Ou aux agences de notation Moody’s et Fitch, qui, malgré la dégradation des comptes publics, ont maintenu la note française ?À défaut d’un projet de loi de finances rectificatives, réclamé en boucle par les oppositions et, un temps, par Bruno Le Maire lui-même, c’est un débat stérile qui s’est tenu ce lundi dans l’hémicycle. Une sensation de voir le ministre de l’Économie boxer dans le vide. Débat durant lequel le numéro 2 du gouvernement ne s’est pas gardé de tancer les oppositions, les enjoignant à lui « confronter des visions plutôt que des postures ».Bruno offensif : « Je n’ai jamais vu autant de parlementaires soucieux de la dette publique et de l’équilibre de nos finances, inquiets du risque de dégradation de notre note par les agences de notation. Et finalement un peu déçus que les agences Fitch et Moody’s aient décidé de maintenir la notation de la France », a-t-il lancé au pupitre. Le Maire fédérateur : « Venez participer à ce rétablissement de nos finances publiques, et laissons de côté une bonne fois pour toutes les querelles politiques, qui ne sont pas dans l’intérêt de la France » s’est-il exprimé à la tribune. Et le ministre de l’Économie de « tendre la main à tous les parlementaires de l’opposition qui souhaitent rétablir les finances publiques ». Tonnerre d’applaudissements chez la toute petite quinzaine de députés macronistes. « Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. » BLM ne regrette rien.Débattre à blanc n’empêche pas d’ériger des menaces. Et de se prendre, pour le gouvernement, le réel en pleine figure. Voilà Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national, annonçant que son groupe déposera une motion de censure, si l’exécutif ne présente pas de projet de loi de finance rectificative sous 30 jours. Voilà Éric Coquerel, qui formule les mêmes exigences auprès de l’exécutif et agite cette même motion de censure. On l’attendait : le tempo est donné.



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Publish date : 2024-04-29 20:39:47

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