Il assure rejoindre « le seul parti » apte à « redresser notre pays ». Après l’ancien patron de la police aux frontières de l’Europe (Frontex), Fabrice Leggeri, puis l’essayiste, Malika Sorel, l’ancien porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, Matthieu Valet, a annoncé ce mardi 9 avril son inscription sur la liste du Rassemblement national pour les élections européennes de juin.Approché par la tête de liste, Jordan Bardella, « il y a quelques semaines », il a affirmé, au micro de CNews et Europe 1, faire désormais partie d’un « grand mouvement populaire », « pro-Français » qui va « changer la vie des premiers de cordée ».Ancien chef adjoint de la brigade anti-criminalité (BAC) du Val-de-Marne, puis responsable syndical, Mathieu Valet a tenu à rappeler ses origines espagnoles et modestes, élevé « dans une tour de 15 étages d’une cité à Lille ». « On ne m’a rien donné […], j’ai été tout chercher avec les dents », a-t-il insisté. Son ralliement a immédiatement été salué par le président du RN, Jordan Bardella, qui a souhaité la « bienvenue » à cet « homme de terrain dans une France en proie à l’ensauvagement », sur le réseau social X.Homme de terrain dans une France en proie à l’ensauvagement, chef adjoint de la Bac Nord du Val-de-Marne, ex-porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, il fait le choix de s’engager en rejoignant notre liste de rassemblement :
Bienvenue à @mvalet_officiel !— Jordan Bardella (@J_Bardella) April 9, 2024Des agents de police devenus députés RNSi le policier est le premier de sa profession à inscrire son nom sur la liste du RN pour les européennes, il est en revanche le dernier d’une longue liste à rejoindre le parti d’extrême droite. En témoigne l’ascension de quatre anciens policiers, élus députés RN lors des dernières législatives en 2022.À commencer par Romain Baudry, député de la 15e circonscription des Bouches-du-Rhône, qui a accédé au Palais Bourbon dès sa première tentative. Gendarme pendant deux ans, gardien de prison pendant cinq ans, puis policier, il assure défendre le pouvoir d’achat des Français et travailler à leur « sécurité ». « En tant que policier, j’ai connu trois présidents de la République : Sarkozy, Hollande et Macron. Je sais de quoi ils sont capables et surtout de quoi ils sont incapables », assénait-il quelques heures avant sa victoire, en juin 2022.À l’Assemblée nationale, Romain Baudry siège aux côtés du policier et instructeur, Michaël Taverne, député RN de la 12e circonscription du Nord. Ex-cadre au sein de Debout la France, il a quitté le parti de Nicolas Dupont-Aignan en 2019 pour rejoindre le RN qui demeure « la seule force politique à pouvoir rassembler » et faire « gagner les idées ». Même tonalité pour Stéphane Rambaud, retraité de la police nationale et désormais député de la troisième circonscription du Var, selon qui le parti d’extrême droite est « le seul parti à défendre le bon sens ».Enfin, en 2022, c’est aussi l’ex-gardien de la paix, Antoine Villedieu, qui a rejoint les bancs du Palais Bourbon. Double champion du monde de MMA (arts martiaux mixte) et ancien porte-parole de la fédération professionnelle indépendante de la police – un syndicat réputé proche de l’extrême droite -, il est désormais député de la première circonscription de la Haute-Saône.Plus d’un policier sur deux vote RNCandidat malheureux aux élections législatives de 2022, Bruno Attal est un autre exemple de policier ayant rejoint un mouvement d’extrême droite. Son choix s’est en revanche porté sur le parti Reconquête d’Eric Zemmour. S’il n’a obtenu que 5,38 % des voix en 2022, ses passages fréquents sur le plateau de Touche pas à mon poste, aux côtés de Cyril Hanouna ainsi que ses vidéos postées sur le compte YouTube de l’association « Touche pas à mon flic » ont fait de lui une personnalité très médiatisée.Pour justifier son entrée en politique, Bruno Attal a mis en avant des thématiques chères à Reconquête : immigration, délinquance, grand remplacement… « 80 à 90 % des personnes que j’ai interpellées dans ma carrière pour des délits, voire des crimes, sont d’ethnie africaine ou nord africaine. Avec Eric Zemmour, ces gamins, on aurait pu les sauver », martelait-il en 2022.Des sujets qui sont plus généralement portés par de nombreux policiers, qui se disent ciblés par « les attentats, la délinquance et la vindicte populaire », comme le rapporte le policier Cyril Hemardinquer, délégué départemental du RN dans le Loiret, auprès de France Inter. Et d’ajouter : « Au bout d’un moment, le policier en a un peu marre et se tourne vers un politique qui est prêt à prendre en compte sa détresse sur le plan humain, matériel et financier. »Et, selon les dernières études en la matière, c’est le Rassemblement national qui séduit de plus en plus dans les rangs de la police. D’après une enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée en mai 2021, 60 % des policiers avaient l’intention de donner leur voix au RN pour l’élection présidentielle de 2022. En comparaison, ils étaient 57 % en 2017 et 30 % en 2012. Cette évolution est d’ailleurs sensible depuis l’élection de François Hollande en 2012, peut-on lire dans l’étude du Cevipof.
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Publish date : 2024-04-09 12:59:19
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