L’Express

Démographie : le nombre de naissances ne fait pas l’Histoire ! Par Nicolas Bouzou

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Parmi les clichés éculés qui peuplent le débat public, celui selon lequel la démographie ferait la puissance des nations, et donc l’histoire du monde, revient en force. Cette vision est portée avec une joie mauvaise par ceux, nombreux, qui s’appuient sur la faible dynamique démographique des démocraties libérales pour prédire le déclin de l’Occident, voire son effondrement. L’idéologie se souciant rarement de la réalité, tentons de remettre des faits et de l’ordre, pour expliquer ce qu’il en est vraiment.En premier lieu, observons la photographie de la population mondiale. L’Inde est le pays le plus peuplé de la planète. Pourtant, personne ne peut soutenir sans autre forme de procès que ce pays serait plus puissant que la Chine, l’Union européenne ou les Etats-Unis. En outre, parmi les dix pays les plus peuplés du globe, on trouve le Pakistan, le Nigeria et le Bangladesh, trois pays certes en croissance économique mais empêtrés dans des problèmes de gouvernance, d’environnement et de sécurité qui les empêchent d’avoir une influence équivalente à celles de « petits pays » comme le Royaume-Uni ou la France. Quant à la Russie, il est notoire que ce pays de 146 millions d’habitants n’a pas été capable, en deux ans, de conquérir son voisin ukrainien aux 41 millions d’habitants.La Corée du Sud, moins puissante que le Nigeria ?En 2050, le Nigeria, avec 400 millions d’habitants, aura dépassé les Etats-Unis. Le Bangladesh, avec pas loin de 200 millions d’habitants, pèsera deux fois plus que l’Allemagne, pays le plus peuplé de l’UE. A l’autre bout du spectre, la Corée du Sud affiche l’un des taux de fécondité les plus bas au monde : inférieur à 1 enfant par femme. Conséquence, sa population, de 52 millions de personnes aujourd’hui, chutera à 46 millions en 2050. Est-ce à dire que la Corée aura moins de capacité à agir sur les affaires du monde que le Nigeria ? C’est loin d’être évident.La puissance est une notion protéiforme. Dans son analyse fameuse publiée en 1948, Politique entre les nations : La lutte pour le pouvoir et la paix, le théoricien des relations internationales Hans Morgenthau lui associait de nombreux facteurs autres que la démographie : la position géographique – et notamment la proximité des mers –, l’abondance des ressources naturelles, les investissements militaires, la stabilité politique et la compétence des gouvernements, la qualité de la diplomatie, la lucidité des opinions publiques… On y ajouterait aujourd’hui la maîtrise des innovations technologiques dans le numérique et l’intelligence artificielle.Il suffit qu’un ou deux de ces critères soient absents pour que la puissance s’effondre. Le Nigeria dispose d’une façade maritime, de ressources considérables – pétrole, gaz, charbon, minerais – et d’une démographie dynamique. Mais l’instabilité politique et la piètre gouvernance du pays, minée par la corruption, ruinent sa capacité à faire jouer sa puissance, qui reste virtuelle. A l’inverse, la démocratie coréenne, très technophile et militarisée, joue un rôle majeur sur la scène géopolitique asiatique, en offrant, avec le Japon, un contrepoids à l’hégémonie chinoise et à son allié nord-coréen.L’Europe doit réapprendre à se faire respecterPlus que la démographie ou la position géographique, ce sont aujourd’hui la maîtrise de la technologie et la capacité militaire qui font la puissance. Voici ce que les Américains ont parfaitement compris et voici ce qui devrait être la matrice du débat préalable aux élections européennes. Dans cette jungle géopolitique mondiale devenue hostile, l’Europe doit réapprendre les critères de la puissance. Plus encore, elle doit réapprendre à se faire respecter par le reste du monde. Cette ambition passe par des investissements massifs dans nos universités, nos centres d’innovation, nos armées. Plus aucun pacifisme, moins de régulation, davantage d’intelligence, de technologie et de dissuasion : voilà largement de quoi compenser nos déboires démographiques et faire l’Histoire, à un moment où une partie croissante du monde, aux prises avec des dictatures plus ou moins abouties, a plus que jamais besoin d’Europe.Nicolas Bouzou, économiste et essayiste, est directeur du cabinet de conseil Astères



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Author : Nicolas Bouzou

Publish date : 2024-01-16 18:00:00

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