Le Hamas a restitué, dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 février, quatre corps d’otages israéliens morts à Gaza, une opération accompagnée par la libération de quelque 600 prisonniers palestiniens, dans le cadre de l’accord de trêve à Gaza qui expire ce samedi.Parmi les corps des quatre otages, celui d’Ohad Yahalomi, 49 ans, dernier otage franco-israélien aux mains du Hamas, enlevé dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Son fils Eitan (12 ans), libéré le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, avait été kidnappé séparément. Ohad Yahalomi avait été annoncé mort en janvier 2024 dans une vidéo diffusée par un groupe allié du Hamas, une information qui n’avait jamais été confirmée par l’armée israélienne. Il était présumé vivant jusqu’à mercredi. Amoureux de la nature et des grands espaces, Ohad Yahalomi était employé de l’Autorité des parcs et de la nature. “Le décès de notre compatriote Ohad Yahalomi vient d’être confirmé. Je partage la douleur immense de sa famille et de ses proches”, a réagi sur X ce jeudi Emmanuel Macron, rappelant que la France avait perdu “cinquante de ses enfants dans l’infamie du 7 octobre”.Le décès de notre compatriote Ohad Yahalomi vient d’être confirmé. Je partage la douleur immense de sa famille et de ses proches.
La France a perdu cinquante de ses enfants dans l’infamie du 7 octobre. La barbarie du Hamas doit prendre fin. pic.twitter.com/shMmwNh0Zh— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 27, 2025Les autres corps restitués sont ceux de Tsachi Idan, 49 ans, Itzik Elgarat, un Dano-Israélien de 68 ans, également morts en captivité, et Shlomo Mansour, 85 ans, tué lors de l’attaque du 7 octobre 2023, et dont la dépouille avait été emmenée à Gaza selon Israël. Près de 600 Palestiniens libérésEn échange de leur remise à Israël, l’Etat hébreu a libéré 596 Palestiniens, et doit encore en relâcher 46, “tous des femmes et des mineurs de Gaza” arrêtés après le 7 octobre, a indiqué jeudi le Club des prisonniers, l’ONG palestinienne en charge du dossier. Un bus transportant des détenus palestiniens libérés est arrivé dans la nuit à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où les ex-prisonniers ont été accueillis par une foule en liesse, a constaté un journaliste de l’AFP. Portant le traditionnel keffieh et des vestes pour couvrir leurs uniformes de prison, les prisonniers libérés sont descendus du bus devant une foule compacte qui les a acclamés, avant de se soumettre à un rapide bilan de santé. Des centaines de prisonniers sont aussi arrivés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.Israël avait annulé au dernier moment les sorties de prison prévues samedi dernier, exigeant la fin des “cérémonies humiliantes” organisées par le Hamas quasiment à chaque remise d’otages. Ces mises en scène, avec des otages exhibés sur des podiums face à des foules de Gazaouis, ont été dénoncées à plusieurs reprises notamment par Israël, l’ONU et la Croix-Rouge.Pour le Hamas, Israël n’a “pas d’autre choix” que de négocierL’échange de cette nuit était le septième et dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de la trêve négociée via la médiation de trois pays – Qatar, Egypte, Etats-Unis – et entrée en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza après quinze mois de guerre. Le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avait exigé que la remise se fasse “sans cérémonies du Hamas”, contrairement aux précédents échanges. La première phase de la trêve doit s’achever le 1er mars. En incluant les restitutions de la nuit, elle a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés. Environ 1 700 Palestiniens ont été libérés.Après cette ultime libération, le Hamas estimé qu’Israël n’avait désormais “pas d’autre choix” que d’entamer des négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu. “Il n’a pas d’autre choix que de démarrer des négociations pour la deuxième phase”, a jugé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué, assurant avoir fait en sorte qu’Israël ne puisse pas avoir de “fausses excuses” pour faire échouer le processus.Le président israélien Isaac Herzog a lui insisté sur l'”obligation morale” pour les autorités de son pays de tout faire pour “ramener tous les otages”, vivants comme morts.”Beaucoup de progrès”L’incertitude pèse sur la suite du cessez-le-feu et les termes de la deuxième étape, censée débuter le 2 mars et déboucher sur la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages encore retenus à Gaza, n’ont toujours pas été négociés. Mercredi encore, l’armée israélienne a indiqué avoir frappé des postes de lancement de projectiles à Gaza, après avoir identifié plus tôt un tir, retombé dans le territoire palestinien. Mardi soir, l’émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a cependant fait état de “beaucoup de progrès” en vue d’une reprise des pourparlers. Il a annoncé qu’Israël envoyait une équipe de négociateurs “soit à Doha soit au Caire, où les négociations vont commencer”.Israël n’a pas confirmé cette information. Le Hamas s’était auparavant dit prêt à remettre à Israël tous les otages restant “en une seule fois” durant cette deuxième phase. Avant l’échange de la nuit, sur les 251 otages enlevés le 7 octobre en Israël, 62 étaient toujours retenus à Gaza, dont 35 morts, selon l’armée israélienne.L’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, a entraîné la mort de 1 215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. Au total, 251 personnes avaient été enlevées. L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48 319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
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Publish date : 2025-02-27 09:34:00
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