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A peine né pour tenter de clore une longue crise politique, le gouvernement de Michel Barnier, attelage fragile entre les macronistes et la droite, est déjà sous le feu des critiques de la gauche et du Rassemblement national, qui tiennent sa survie entre leurs mains. Les premiers pas officiels des 39 nouveaux ministres n’auront lieu que lundi, avec les passations de pouvoir dans la matinée et un Conseil des ministres à 15 heures à l’Elysée autour d’Emmanuel Macron.Les infos à retenir⇒ Le patronat demande au gouvernement de « se mettre au travail »⇒ Dans le nouveau gouvernement, le camp présidentiel en force et les Républicains bien lotis⇒ Un premier Conseil des ministres aura lieu lundi à 15 heures à l’ElyséeLe patronat demande au gouvernement de « se mettre au travail »Les organisations patronales se sont félicitées, samedi, de la nomination d’un nouveau gouvernement après une longue attente, l’appelant à se « mettre au travail » et souhaitant sa « réussite en matière économique ». Sur le réseau social X, le président du Medef, Patrick Martin, a jugé qu’avec « un gouvernement constitué, une déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier à venir, toutes les conditions (étaient) désormais réunies pour redémarrer ». « La France en a besoin », a insisté le dirigeant de la première organisation patronale.Son homologue François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), s’est réjoui que « l’exécutif enfin constitué » puisse « se mettre au travail ». « Les enjeux sont considérables pour notre pays et la tâche immense dans un contexte politique loin d’être simple », a ajouté, dans un message envoyé à l’AFP, le chef de la deuxième organisation patronale de France. « Nous souhaitons la réussite du gouvernement en sachant que cette réussite en matière économique ne peut se faire sans celle du secteur marchand composé à 90 % de PME », a conclu François Asselin. View this post on Instagram A post shared by L’Express (@lexpressfr)Greenpeace dénonce un gouvernement « de l’ancien monde »Le gouvernement de Michel Barnier « semble déjà enfermé dans les logiques dépassées de l’ancien monde » face à l’urgence climatique, déplore l’ONG environnementale Greenpeace. « Nous avons besoin d’actions radicales et ambitieuses pour faire face aux crises climatiques et sociales », urge son directeur général, Jean-François Julliard, cité dans un communiqué. « Ce n’est pas avec des demi-mesures qu’on fera baisser les émissions de gaz à effet de serre ni qu’on protégera les plus vulnérables », ajoute-t-il.Selon Greenpeace, « le choix d’Annie Genevard au ministère de l’Agriculture laisse présager le pire au regard de sa faible expérience sur ces thématiques, et de ses quelques prises de position sur le sujet en tant que députée Les Républicains ». « Avec Agnès Pannier-Runacher comme ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques, c’est l’obsession nucléaire en guise de boussole écologique qui nous est promise », déplore aussi l’ONG. La directrice générale du WWF France Véronique Andrieux s’est pour sa part dite « dans l’expectative quant à (la) vision (d’Agnès Pannier-Runacher) pour l’environnement et la biodiversité ».Pour Antoine Armand, exclure « d’office » certaines hausses d’impôts ne serait « pas responsable »Le nouveau ministre de l’Economie et des Finances, Antoine Armand, a estimé samedi dans une interview au JDD qu’exclure « d’office certains prélèvements exceptionnels et ciblés ne serait pas responsable » vu l’état des finances publiques françaises. Promettant que les classes moyennes seraient « soutenues », il a aussi refusé de faire de la hausse des impôts une « doctrine », tout en appelant dans le même temps à « baisser la dépense publique et la rendre plus efficace » pour dégager les milliards d’euros d’économies nécessaires au rétablissement des comptes publics.Le camp présidentiel en force, les Républicains bien lotisLe parti d’Emmanuel Macron se taille la part du lion parmi les ministères de plein exercice : Catherine Vautrin (Territoires), Anne Genetet (Education nationale), Sébastien Lecornu (Armées), Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail), Guillaume Kasbarian (Fonction publique) et Antoine Armand (Economie). Aucun poids lourd de l’ex-majorité présidentielle ne demeure après les sorties de Gérald Darmanin (Intérieur) et de Bruno Le Maire (Economie). Les macronistes peuvent également s’appuyer sur Rachida Dati à la Culture et Gil Avérous aux Sports, tous deux issus des LR, mais comptabilisés comme des divers droite.Les centristes de François Bayrou (MoDem) et le parti Horizons de l’ex-Premier ministre Edouard Philippe (Horizons) obtiennent respectivement trois et deux ministères. Si le MoDem perd un poste par rapport au précédent gouvernement, il décroche notamment les Affaires étrangères (Jean-Noël Barrot) et la Santé (Geneviève Darrieussecq). Horizons obtient les Solidarités, l’Autonomie et l’Egalité entre les femmes et les hommes (Paul Christophe), ainsi que l’Economie sociale et solidaire (Marie-Agnès Poussier-Winsback)Les Républicains, qui comptent également Michel Barnier à Matignon, apparaissent particulièrement bien représentés en nombre de portefeuilles (10) au vu de leur représentation à l’Assemblée (47 sièges sur 577). Ils décrochent notamment l’Intérieur, confié au très conservateur Bruno Retailleau, un des rares poids lourds du gouvernement. Mais c’est là leur seul ministère régalien. LR se voit cependant confier l’Agriculture (Annie Genevard) ou encore les Outre-mer (François-Noël Buffet).Le Nouveau Front populaire refusant clairement de participer à ce gouvernement, Michel Barnier n’a pu rallier qu’un responsable issu de la gauche, l’ancien député socialiste Didier Migaud, nommé ministre de la Justice. Il a quitté le PS en 2010.
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Publish date : 2024-09-22 08:51:06
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