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L’Express

EN DIRECT. Macron nommera un Premier ministre quand les forces politiques auront bâti des « compromis »




Trois jours après les législatives anticipées du 7 juillet, n’ayant pas permis de dégager de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le suspens règne toujours autour de la nomination d’un Premier ministre qui cohabiterait avec Emmanuel Macron. Le président de la République s’est enfin exprimé ce mercredi 10 juillet après-midi dans une lettre adressée aux Français et publiée dans plusieurs médias régionaux, dans laquelle il annonce vouloir laisser aux forces politiques le temps de « bâtir » des « compromis ».Les tractations continuent au sein du Nouveau Front populaire, entre le PS, LFI, les écologistes et les communistes, censés proposer un nom d’ici la fin de la semaine. Tandis qu’une partie des Républicains a revendiqué, ce mardi, la tête de Matignon et un « gouvernement de rassemblement », afin de « mettre un coup d’arrêt à LFI », les groupes politiques de l’Assemblée nationale désignent leur président. Marine Le Pen dirigera les députés RN, Boris Vallaud les élus socialistes, Mathilde Panot les LFI.Les infos à retenir :⇒ Emmanuel Macron s’exprime pour la première fois depuis le second tour des législatives⇒ Les groupes à l’Assemblée nationale choisissent leurs présidents⇒ Une partie des Républicains revendique un Premier ministre de droite à Matignon, tandis que la bataille se poursuit entre le PS et LFI pour proposer un nomMacron sort du silence, Mélénchon lui demande de « s’incliner » »Personne ne l’a emporté » aux élections législatives anticipées, a déclaré Emmanuel Macron dans une lettre adressée aux Français et publiée sur le site de plusieurs médias régionaux, comme Le Parisien et Ouest France. Le président de la République, qui prenait la parole pour la première fois depuis le résultat du second tour des élections législatives, dimanche 7 juillet, demande « à l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’Etat de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française, d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays ». Il annonce qu’il nommera un Premier ministre lorsque ces forces politiques auront eu le temps de « bâtir ces compromis avec sérénité et respect de chacun ». »Le président refuse de reconnaître le résultat des urnes qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête des votes et des sièges à l’Assemblée », a réagi Jean-Luc Mélenchon sur X. « C’est le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel (…) C’est le retour des intrigues de la IVe République », a-t-il ajouté, demandant au chef de l’Etat de « s’incliner » face à l’alliance de gauche.Unique dans le monde démocratique : le président refuse de reconnaître le résultat des urnes qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête des votes et des sièges à l’Assemblée. C’est le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel. Il prétend donner du temps pour…— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 10, 2024Marine Le Pen, de son côté, a dénoncé mercredi le « cirque indigne » d’Emmanuel Macron. « Si je comprends bien, dans sa lettre, Emmanuel Macron propose de faire barrage à LFI qu’il a contribué à faire élire il y a trois jours et grâce à qui les députés Renaissance ont été élus, il y a également trois jours… « , a publié sur X la patronne des députés RN à l’Assemblée nationale.Laurent Wauquiez désigné président du groupe « Droite républicaine »Le député de Haute-Loire Laurent Wauquiez a été élu mercredi président du groupe LR à l’Assemblée, rebaptisé « droite républicaine », ont annoncé les parlementaires de son camp.La veille, le président (LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand, ainsi que le député Olivier Marleix, avaient plaidé pour la nomination d’un Premier ministre issu de leur camp qui prendrait la tête d’un « gouvernement de rassemblement » afin de « mettre un coup d’arrêt à LFI ». « Il nous faut un gouvernement d’urgence avec des LR, des indépendants, le camp d’Emmanuel Macron, et peut-être aussi des hommes et des femmes de bonne volonté qui veulent clairement que notre pays ne soit pas paralysé », a expliqué Xavier Bertrand sur France 2. Selon lui, cette solution permettrait de « mettre un coup d’arrêt à LFI » qui revendique également Matignon et dont il a qualifié le programme de « complètement délirant et de matraquage fiscal ».D’autres personnalités LR ont également plaidé pour la désignation d’un chef du gouvernement issu de leurs rangs, tandis qu’un groupe de députés de droite réunis autour de Laurent Wauquiez refusent toute alliance avec la Macronie.L’ancien premier ministre Edouard Philippe a par exemple plaidé mardi pour un « accord technique » entre le camp présidentiel et Les Républicains (LR), qui devront, en cas de refus, « expliquer à leurs électeurs qu’ils ont préféré un gouvernement du Nouveau front populaire avec LFI ».Boris Vallaud reconduit à la tête des députés PSLe député des Landes Boris Vallaud a été réélu président du groupe socialiste à l’unanimité mercredi, a annoncé le PS à l’Assemblée nationale. Après les législatives du 7 juillet, le groupe PS revendique un effectif « plus que doublé » avec « au moins » 69 élus, contre 31 auparavant.Des députés Renaissance favorables à une coalition de gauche et de droiteLes députés élus sous la bannière Renaissance ont souhaité mercredi, par un communiqué, qu’une « coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement » émerge de la nouvelle Assemblée nationale élue dimanche. Pourtant, au sein du même parti, des élus appellent, eux, à une alliance uniquement avec la droite.François Bayrou, président du MoDem, dont le parti fait partie de la majorité sortante, a mis en garde les partisans d’une alliance unique avec la droite. « On ne peut pas faire un gouvernement d’union nationale avec un seul camp », a-t-il déclaré dans la foulée. Il souhaite la nomination d’un Premier ministre « dont il estime qu’il peut rassembler » des deux côtés de l’hémicycle.Sacha Houlié ne « siègera pas » au groupe RenaissanceSacha Houlié, député de l’aile gauche du camp présidentiel, ne « siègera pas » au groupe Renaissance, a-t-il affirmé mercredi, en expliquant « travailler » à la constitution d’un autre groupe allant de « la droite sociale à la gauche socialiste ». »De toute évidence, nous essayons de créer un groupe qui aille de la droite sociale à la gauche socialiste pour que la France soit gouvernable. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Le groupe Renaissance, je n’y siégerai pas », a assuré à l’AFP l’ancien président de la commission des Lois, figure historique de la macronie, alors que le camp présidentiel est en pleine turbulence après les législatives.Marine Le Pen réélue présidente du groupe RN à l’Assemblée nationaleMarine Le Pen a été réélue sans surprise à la tête du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale ce mercredi matin. La triple candidate à la présidentielle devrait présider un groupe RN d’au moins 123 élus, contre 88 avant les législatives anticipées. Avec les alliés d’Eric Ciotti notamment, l’extrême droite devrait compter quelque 143 parlementaires dans la nouvelle Assemblée.Le RN est en nette progression puisqu’il avait fait élire 89 députés en 2022. Confronté au « barrage républicain » organisé par l’ensemble des autres formations politiques, le RN reste en dehors de toutes les tractations en cours pour désigner un Premier ministre et former un gouvernement. Il siégera en tout état de cause dans l’opposition, avec pour objectif de se relancer en vue de la présidentielle de 2027.Bardella promet un « examen de conscience »Jordan Bardella a demandé aux députés du Rassemblement national d’être « parfaitement irréprochables » durant leur mandat, promettant que le parti lepéniste effectuerait un « examen de conscience » après sa déception électorale aux législatives. »Votre responsabilité sera […] d’accentuer la crédibilité de notre projet » et « d’être parfaitement irréprochables sur le terrain, auprès de vos médias », a lancé le président du RN lors d’un discours face aux députés de son parti à l’Assemblée nationale, filmé par BFMTV.Jordan Bardella: « Il est parfaitement probable qu’un retour aux urnes soit envisagé » pic.twitter.com/ZFDgkVso4H— BFMTV (@BFMTV) July 10, 2024″Grande marche » sur Matignon : Bompard tempère après l’appel de QuatennensL’ancien député insoumis du Nord Adrien Quatennens s’est attiré des réactions indignées en proposant « une grande marche populaire en direction de Matignon » pour imposer un Premier ministre de gauche.Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a dû préciser ce matin qu’il ne s’agit pas d’un appel de son mouvement. La France insoumise « n’appelle pas à une marche sur Matignon, elle dit que le résultat doit être respecté », a déclaré Manuel Bompard sur LCI. « Ce que dit Adrien Quatennens et que je partage, c’est qu’il doit y avoir les conditions d’une mobilisation populaire pour dire’Monsieur le président de la République, vous devez respecter le résultat des élections législatives' », a-t-il expliqué, alors que le Nouveau Front populaire a mis « solennellement » en garde Emmanuel Macron contre le maintien de Gabriel Attal à Matignon.🗣️ »Ce que dit Adrien Quatennens, et que je partage, c’est que oui, il doit y avoir les conditions d’une mobilisation populaire pour dire ‘non monsieur le président de la République vous devez respecter le résultat des élections législatives' » : @mbompard pic.twitter.com/C1okfzV89X— LCI (@LCI) July 10, 2024Il « n’a même pas été en capacité de pouvoir se représenter donc il n’a aucune légitimité. D’appeler à des marches, c’est complètement irresponsable », a jugé la présidente socialiste de la région Occitanie. Pour Aurore Bergé aussi, l’ex-député « n’a plus aucune légitimité pour s’exprimer, il n’est plus député, il n’est plus un élu de la République ». « C’est insupportable d’entendre ça, tout le monde devrait dénoncer ces propos, on ne marche pas sur Matignon », s’est indignée l’élue macroniste des Yvelines sur France 2.De son côté, le président du MoDem François Bayrou a considéré sur BFMTV les propos d’Adrien Quatennens comme « la preuve que ce clan-là n’a pas sa place dans le gouvernement », tandis que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé sur CNews des propos « factieux ».Hidalgo favorable à un gouvernement Attal « démissionnaire » jusqu’à la fin des JOLa maire PS de Paris Anne Hidalgo s’est dite favorable au maintien d’un gouvernement Attal « démissionnaire » pour « gérer les affaires courantes » pendant les Jeux olympiques, défendant le « très bon boulot » effectué sur le sujet par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.A deux semaines du début des JO (26 juillet – 11 août), la maire de la ville-hôte a exprimé sur France Inter son « immense soulagement de n’avoir pas de Premier ministre d’extrême droite pendant cette période ». « Que le gouvernement Attal démissionnaire – je ne vois pas comment il peut faire autrement – soit investi pour gérer les affaires courantes pendant la période des Jeux, c’est très bien », a ajouté Anne Hidalgo, évoquant les deux acteurs majeurs que sont « le ministre de l’Intérieur et le préfet de police ».L’accession au pouvoir du RN n’est « que partie remise », affirme Le PenL’accession au pouvoir du Rassemblement national n’est « que partie remise », a affirmé ce matin Marine Le Pen à son arrivée à l’Assemblée nationale, fustigeant le « bourbier » parlementaire consécutif aux élections législatives, avec un hémicycle privé de majorité claire. »Un certain nombre de manœuvres, notamment de désistements massifs, nous ont privés de la majorité absolue. Ce n’est que partie remise », a expliqué la triple candidate à la présidentielle. « On se retrouve avec un bourbier puisque personne n’est capable de savoir de quels rangs sera issu le Premier ministre et quelle politique sera menée pour le pays », a-t-elle ajouté. »C’est une victoire différée »: les mots de Marine Le Pen lors de l’arrivée des députés RN à l’Assemblée pic.twitter.com/fz0GHiqJXe— BFMTV (@BFMTV) July 10, 2024Dominique Voynet à l’Assemblée, le retour qui hérisse les défenseurs du nucléaireLes défenseurs du nucléaire n’ont pas digéré la fermeture du réacteur Superphénix, qui devait fournir une avance considérable à la France en lui permettant de produire de l’énergie tout en consommant une partie de ses déchets nucléaires en 1987. Ils le font savoir à l’ancienne ministre écologiste qui vient de faire son retour à l’Assemblée nationale sous les couleurs du Nouveau front populaire. Lire notre article.Dîner de Marine Le Pen avec Edouard Philippe, « un mauvais signal » selon BayrouLe président du MoDem François Bayrou a estimé qu’il s’agissait d’un « mauvais signal à l’égard du pays » de dîner avec Marine Le Pen, regrettant le choix d’Edouard Philippe qui a admis mardi avoir partagé un repas avec la figure du Rassemblement national. »Il y a entre nous et l’extrême droite un fossé qui est infranchissable », a expliqué François Bayrou sur BFMTV. « C’est un mauvais signal que de multiplier les signes qui vont dans leur sens », a-t-il ajouté interrogé sur les révélations du journal Libération à propos de dîners organisés au domicile de l’ancien député Thierry Solère. L’ex-Premier ministre Edouard Philippe, candidat potentiel pour la présidentielle de 2027 comme Marine Le Pen, a reconnu mardi sur TF1 avoir dîné avec la triple candidate à l’Elysée, une démarche vivement critiquée par une partie des dirigeants politiques et notamment la gauche.Darmanin ne peut « pas accepter » un gouvernement avec Sandrine RousseauGérald Darmanin a déclaré ce mercredi qu’il ne pourrait « pas accepter » que les écologistes Sandrine Rousseau et Marine Tondelier « puissent participer à un gouvernement », et que si c’était le cas il serait « le premier signataire » d’une motion de censure. »Je serai le premier signataire d’une motion de censure si la France insoumise arrive aux responsabilités, mais pas que La France insoumise », a dit le ministre de l’Intérieur sur CNews et Europe 1. « Je ne peux pas accepter que Madame Rousseau des Verts puisse participer à un gouvernement ou que Madame Tondelier qui a invité (le rappeur) Médine aux Universités d’été qui a des discours extrêmement ambigus sur la laïcité, (ou) qui était du côté de ceux qui envoyaient des pavés sur la tête des gendarmes à Sainte-Soline, puisse avoir ma voix », a-t-il développé. « Je ne voterai en rien un texte qui viendrait de cette gauche-là et je censurerai immédiatement des personnes, des gouvernements qui viendraient de cette gauche-là », a-t-il poursuivi.Glucksmann : « On ne pourra pas gouverner par des décrets et des 49.3″Le député européen et leader de Place publique Raphaël Glucksmann juge mercredi dans une interview au Nouvel Obs que la gauche ne pourra « pas gouverner par des décrets et des 49.3 », et qu’il faudra « discuter avec des gens qu’on a combattus, sans se renier ».L’ex-tête de liste PS/Place publique aux européennes, qui s’est engagé dans le Nouveau Front populaire créé en quelques jours par les forces de gauche pour contrer une majorité du RN à l’Assemblée, estime que sans majorité absolue, « la seule voie possible » pour la gauche, « c’est la démocratie parlementaire ». « Maintenant, c’est à l’Assemblée de construire des majorités. L’exécutif va devenir l’exécutant. On ne pourra pas gouverner par des décrets et des 49.3… », a-t-il estimé, dans une pique à la majorité sortante, qui a beaucoup utilisé ces outils, mais aussi au leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a promis, si la gauche se trouve en position de gouverner, des décrets pour l’abrogation de la retraite à 64 ans ou la hausse du smic.Alexis Kohler, l’adieu à Macron ? Coups bas, déception et confidencesQuelle que soit la suite, plus rien ne sera jamais comme avant pour le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, dont la mission jusqu’à présent était de garantir l’application de la pensée macronienne la plus pure. Le temps est-il venu de partir ? L’enquête de notre journaliste Laureline Dupont.Emmanuel Macron avec le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)Toujours pas d’accord au sein du Nouveau Front populaireLa bataille fait rage entre les deux principales composantes du NFP pour une éventuelle entrée à Matignon, notamment entre une France insoumise (LFI) à peu près stable (70 à 80 élus), et un Parti socialiste (PS) revigoré et qui espère faire au moins jeu égal. « Je suis prêt à assumer cette fonction », a lancé le premier secrétaire du PS Olivier Faure mardi à son arrivée au Palais Bourbon. Une réponse à l’activisme de LFI et de son leader Jean-Luc Mélenchon qui revendique le poste pour un des membres de sa garde rapprochée. Le chef de la gauche radicale évoque avec insistance le nom de la jeune députée du Val-de-Marne, Clémence Guetté, 33 ans et coordinatrice de son programme présidentiel en 2022.Mardi soir, le Nouveau Front populaire a également mis « solennellement » en garde Emmanuel Macron contre le maintien de Gabriel Attal à Matignon, lui reprochant de « bloquer » la nomination d’un Premier ministre issu de ses rangs, une posture dénoncée par le camp présidentiel qui prône le « réalisme » et une coalition plus large.Mathilde Panot réélue à la tête des députés LFILa députée Mathilde Panot a annoncé qu’elle avait été réélue mardi à la présidence du groupe parlementaire de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale. Sur le réseau social X, elle a adressé ses « chaleureux remerciements » aux élus insoumis qui se réunissaient mardi pour la première fois de la nouvelle législature. Mathilde Panot, 35 ans, est très proche du leader de LFI Jean-Luc Mélenchon. Elle est députée du Val-de-Marne depuis 2017 et présidente du groupe depuis octobre 2021. LFI devrait rassembler entre 70 et 80 députés, une fois les groupes parlementaires définitivement composés.



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Publish date : 2024-07-10 19:45:10

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