L’Express

Législatives : la nouvelle polémique du RN, LFI donne rendez-vous à Renaissance au tribunal

L'ancien député français du Rassemblement national Roger Chudeau s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 3 octobre 2023.




21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce vendredi 28 juin, dernier jour de campagne avant le premier tour, le Rassemblement national s’est embourbé dans une nouvelle polémique concernant sa proposition d’interdire certains emplois aux Français binationaux. La France insoumise a saisi la justice en référé contre Renaissance pour diffusion de fausses informations. Enfin, le co-fondateur d’En Marche, Philippe Grangeon, alerte dans les colonnes de L’Express sur la « tentation périlleuse du’ni-ni' ».La polémique du jour : Marine Le Pen désavoue son « monsieur Education »Une nouvelle polémique dont le Rassemblement national se serait bien passé, à deux jours du premier tour. Invité jeudi soir sur le plateau de BFMTV, le député sortant Roger Chudeau, dépeint comme le futur ministre de l’Education nationale d’un potentiel gouvernement mené par Jordan Bardella, s’est attaché à défendre la promesse de son camp d’interdire certains emplois aux citoyens titulaires d’une double nationalité. Alors que le RN s’acharne à soutenir que cela ne concernerait qu’une « cinquantaine » de postes stratégiques, Roger Chudeau est allé plus loin, évoquant une interdiction dans les emplois ministériels et s’appuyant sur « un exemple précis » : le cas de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale de 2014 à 2017. »Najat Vallaud-Belkacem, franco-marocaine, qu’a-t-elle fait ? Elle a détruit le collège public et surtout elle a voulu instituer au CP des cours d’arabe », a-t-il lancé. « Elle disait elle-même qu’elle était une sorte de passerelle, de pont, entre le Maroc et la France. Elle le revendiquait comme une qualité », a-t-il ajouté, évoquant plus généralement « un problème de double loyauté à un moment donné ». « Je pense que c’était une erreur, et pas une bonne chose pour la République », a insisté Roger Chudeau, pour qui « les postes ministériels doivent être détenus par des franco-français, point final ».Ces propos ont suscité de très vives critiques, de la gauche mais aussi dans le camp présidentiel. « Nous devons combattre avec force et on doit s’indigner de ces choses-là », a réagi Emmanuel Macron. « Éloquent aveu de ce député RN, présenté comme le futur ministre de l’Éducation nationale, qui considère qu’un Français binational a nécessairement’un problème de loyauté' », a de son côté fustigé Gabriel Attal. « Je vous trouve un peu sévères à l’égard de Monsieur Chudeau. J’ai envie, moi, de le remercier pour ce bel aperçu de ce que donnerait le RN au pouvoir : incompétence, racisme et mensonge », a également ironisé Najat Vallaud-Belkacem elle-même.Face à cette levée de boucliers, Marine Le Pen s’est employée à se désolidariser des propos de l’ancien député RN, candidat à sa propre succession dans le Loir-et-Cher. « Je suis un peu estomaquée que notre collègue Chudeau […] puisse exprimer un avis qui lui est personnel mais qui est totalement contraire, en réalité, au projet du Rassemblement national », a réagi la triple candidate à l’élection présidentielle. En marge d’un déplacement dans le Pas-de-Calais, celle-ci a également assuré que « commission des conflits » du Rassemblement national, chargée d’appliquer d’éventuelles sanctions au sein du parti, allait être « saisie », a rapporté BFMTV.La bataille du jour : LFI saisit la justice contre RenaissanceUne attaque lors du débat diffusé ce jeudi soir, qui se réglera devant la justice. Prenant à partie le programme du Nouveau Front populaire hier soir sur le plateau de France 2, Gabriel Attal avait annoncé le lancement d’un simulateur calculant l’évolution des pensions de retraite en cas de victoire de l’alliance de gauche aux élections législatives. « Tous les Français qui nous regardent peuvent se connecter sur le site. Vous mettez le montant de votre retraite et vous voyez de combien votre CSG (contribution sociale généralisée) va augmenter et combien cela vous fera en moins de retraite », avait assuré le Premier ministre.A l’instar du reste de l’alliance de gauche, La France insoumise a fustigé un simulateur « mensonger », expliquant qu’il s’appuyait « sur des modes de calculs qui ne figurent pas dans le programme du Nouveau Front populaire et donne des résultats complètement incohérents pouvant induire en erreur » les électeurs. « À quelques jours du scrutin, cette campagne de désinformation est tout simplement inacceptable », a fait savoir le parti. La sénatrice socialiste Corinne Narassiguin a expliqué que Renaissance était parti « d’un amendement socialiste à la réforme des retraites qui n’a pas été voté, et qui n’est pas dans le programme du NFP ».Ainsi, LFI a annoncé avoir saisi la justice en référé pour « diffusion de fausses informations ». « Nous engageons une action devant le juge judiciaire sur le fondement de l’article L163-2 du code électoral en raison d’allégations fausses et trompeuses de nature à altérer le scrutin ». Selon les informations du Monde et de l’AFP, l’audience se tiendra dès ce lundi 1er juillet, à dix heures.Sollicité par l’AFP, Renaissance a indiqué que l’objectif de ce simulateur était d' »alerter les Français, notamment les retraités, sur l’impact réel que les amendements » déposés par les députés de la Nupes « auraient sur leurs pensions ». « Effectivement, il y a des résultats qui sont aberrants sur ce simulateur, mais c’est le fruit de leur propre amendement et de la réforme qu’ils ont proposée » à l’Assemblée pendant le débat sur les retraites, a expliqué un cadre du parti auprès de l’AFP.L’appel du jour : le co-fondateur d’En Marche contre le « ni-ni »Parmi les amis d’Emmanuel Macron, il en est un qui occupe une place singulière. Parce qu’il l’accompagne dès les premières heures de son aventure politique, parce qu’il a l’expérience et le caractère qui offrent une liberté de parole, Philippe Grangeon est de ceux dont l’avis compte double pour le président de la République.Issu de la gauche, ancien conseiller de Nicole Notat à la CFDT, Grangeon a longtemps veillé à ce que le barycentre du macronisme ne penche pas trop à droite mais soit bien un « en même temps ». S’imposant un devoir de réserve depuis son départ de l’Elysée en 2020, soucieux de ne pas encombrer le chef de l’Etat, il prend aujourd’hui la parole pour réclamer que la majorité donne, « sans barguigner », des consignes claires pour « éviter le pire ». Une tribune que L’Express publie dans son intégralité.L’étape du jour : clôture de la campagne pour le premier tourCe vendredi soir marque la fin de la campagne du premier tour de ces élections législatives anticipées. A partir de minuit, toutes distributions de tracts, réunions électorales ou prises de parole des candidats ou des partis politiques sont fermement interdits. Et ce, jusqu’à ce dimanche soir, 20 heures, moment qui marquera le début de la campagne de second tour. Les 46 heures qui suivront l’annonce des résultats du premier tour seront particulièrement cruciales, et pourraient bien faire basculer la future composition de l’Assemblée nationale, encore très indécise.



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Publish date : 2024-06-28 18:39:27

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