Les lignes bougent, mais très lentement. Si depuis plusieurs années, l’égalité entre les femmes et les hommes au sein des entreprises progresse, certaines disparités persistent. En particulier lorsque l’on regarde à l’échelle des postes de direction. D’après une étude réalisée par l’Ifop pour la plateforme Hostinger et publiée fin mai, 44 % des femmes interrogées disent ne pas se sentir légitimes à diriger une équipe. Pour expliquer ce phénomène, plusieurs pistes d’explication se dessinent.Tout d’abord, les femmes sont en moyenne plus nombreuses à être victimes de discriminations au travail (20 % contre 13 % pour les hommes). Dans le détail, 22 % d’entre-elles estiment avoir été confrontées à un traitement inéquitable au moment de négocier une augmentation de salaire, contre 13 % des hommes. Concernant l’accès à un poste de responsabilité, le sentiment de discrimination concerne 19 % des femmes interrogées contre 13 % des hommes. »Elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles »Ensuite, s’il tend à se résorber, le sexisme est encore bien présent. Plus d’une femme sur deux déclare avoir été exposée à au moins une forme de sexisme durant sa carrière. « Les remarques à caractère sexiste visant les femmes, qu’elles soient en situation de direction ou non, sont malheureusement monnaie courante » dans l’univers professionnel, rapporte Chaimaa Chakib, spécialiste du référencement et du marketing de contenu chez Hostinger, qui décrypte l’étude.Parmi les réflexions plus courantes : « Elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles » qui figure en tête du podium des remarques sexistes le plus souvent faites aux femmes. 40 % des sondées disent l’avoir déjà entendue. En outre, près de quatre femmes sur dix ont déjà été confrontées à des remarques désobligeantes sur leur tenue ou leur physique, contre seulement un quart des hommes.Il y a également les insinuations déplacées faites aux femmes, qui mettent parfois en question leur mérite. « Laisser entendre qu’une femme a pu obtenir un poste à responsabilité en échange de faveurs sexuelles, la fameuse ’promotion canapé’, n’a rien d’anodin, poursuit Chaimaa Chakib : près d’un tiers des interrogées en ont été victimesUne lente améliorationMais l’étude le démontre : les mentalités ont évolué depuis la fin des années 80. Par exemple, alors que près de 40 % des actifs trouvaient plus simple de travailler avec un homme, ils ne sont plus que 29 % en 2024. En outre, moins d’un quart des Français préfèrent travailler sous les ordres d’un homme aujourd’hui contre près de la moitié en 1987.Sans surprise, les avis divergent selon les tranches d’âges. Par exemple, « la perception de cette inégalité dans l’évolution de la carrière professionnelle en fonction du genre est aussi plus présente chez les plus jeunes », relève Chaimaa Chakib. 82 % des jeunes de 18 à 24 ans estiment en effet qu’il est plus facile pour un homme de faire carrière, contre 69 % des Français âgés de 50 à 64 ans ou 72 % des 35-49 ans.
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Author : Ambre Xerri
Publish date : 2024-06-06 17:31:59
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